Atlas Capital veut faire monter en gamme ses activités dans le Corporate
La banque d'affaires Atlas Capital, vieille d'une vingtaine d'années, organisait ce matin sa toute première conférence de presse. Le management y a expliqué ses nouvelles ambitions dans le M&A et le corporate finance. Atlas Capital a rejoint Oaklins, une organisation intégrée de banques d'affaires, spécialisée dans le mid-market.
Atlas Capital, une boutique plutôt discrète, voit plus grand pour ses activités de corporate. Elle opère dans les métiers classiques de la banque d'affaires comme la gestion d'actifs, la banque privée, l'intermédiation ou le corporate. Elle se différencie de ses concurrents par d'autres activités, comme le courtage en assurances et la gestion globale de projets immobiliers. Mais sur ce dernier métier, il faut dire que d'autres banques d'affaires marocaines ont également développé une expertise.
Aujourd'hui, le management annonce l'intégration d'Oaklins, un réseau mondial spécialisé dans le mid-market, sur des deals compris entre 5 et 500 millions de dollars, avec l'objectif d'offrir à ses clients marocains une large palette d'opportunités au niveau mondial, qu'il s'agisse de fusions-acquisitions ou d'opérations de marché.
Oaklins rapproche 48 banques d'affaires au niveau mondial. En 2016, ce réseau a réalisé plus de 160 deals, contre 119 pour des maisons bien plus connues comme Rothschild. Tarik Britel (photo), qui dirige l'activité Corporate d'Atlas Capital, explique ce choix : "Aujourd'hui, les entreprises marocaines sont de plus en plus portées sur l'international. C'est une tendance lourde. De plus, le besoin d'une expertise métier et une spécialisation sectorielle devient nécessaire pour mieux valoriser les deals. En procédant de la sorte, nous permettons à nos clients et à ceux d'Oaklins de profiter d'une plus grande couverture et d'une multiplication des opportunités".
Présente dans 40 pays, Oaklins propose une offre globale de services financiers assise sur les expertises sectorielles de ses 700 spécialistes et une expérience forte de 1.500 opérations conclues ces 5 dernières années. Quelque 17 secteurs de prédilection sont couverts par ses banques d'affaires.
Un track record diversifié
Atlas Capital, qui semble vouloir changer sa signature pour devenir Oaklins Atlas Capital, a participé à plusieurs opérations de fusions-acquisitions et de levées de fonds ces dernières années, parmi lesquelles, la cession du groupe minotier Forafric au fonds d’investissement Ycap, la cession du centre commercial d’Anfa Place au fonds sud-africain Delta Mara, la pré-IPO de Taqa, l’émission obligataire du Crédit Agricole du Maroc, ou encore l’acquisition de 50% du groupe avicole Zalar. "Aujourd'hui, ce sont les activités de gestion d'actifs et de banque privée qui contribuent le plus aux revenus du groupe", nous lance Hicham Chebihi, autre associé d'Atlas Capital, en rappelant qu'au début des années 2000, c'est l'intermédiation boursière qui représentait la grande partie des revenus.
Le management n'a pas voulu se risquer à faire des pronostics chiffrés sur les gains attendus de cette montée en gamme dans le Corporate mais assure ressentir déjà une plus grande profondeur de marché grâce à ce partenariat. Concrètement, les banques d'affaires membres se consultent entre elles pour répondre au mieux aux besoins de leurs clients sur les deals transfrontaliers. Les contraintes de ce partenariat sont peu nombreuses, si ce n'est que les membres doivent travailler dans le même sens pour leurs clients. Les comissions sont ensuite partagées en fonction de la collaboration de chacun sur le dossier.