EMISSION DU 12/01 - par bourse news

Retraites: pour léOCDE, après la viabilité financière, la viabilité sociale menacée

"Les pays de l'OCDE ont commencé à prendre la mesure du défi financier du vieillissement de leur population pour leurs systèmes de retraite mais il leur reste à relever celui de la viabilité sociale de ceux-ci", peut-on lire en préambule du Panorama des pensions 2015, publié aujourd'hui, par l'Organisation de coopération et de développement économiques.

 

L'OCDE estime que la question est aujourd'hui de savoir si les pensions de retraite seront suffisantes à terme pour assurer des conditions de vie correctes aux populations âgées. Elle constate "avec satisfaction" que depuis dix ans qu'elle mène cette étude, la plupart des pays ont amélioré la pérennité financière des systèmes de retraite. "Ces deux dernières années encore, trois pays de l'OCDE sur quatre ont accentué leurs réformes dans un contexte de fortes pressions budgétaires pour certains, l'impact du vieillissement démographique sur les finances publiques se faisant ressentir de façon croissante" peut-on lire dans le rapport.

 


L'accent a été mis sur l'allongement de la durée de vie professionnelle avec le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite, le resserrement des dispositifs de préretraites et des incitations financières à travailler plus longtemps. Et s'il n'y a pas eu généralement de coupes directes dans les pensions, des modes d'indexation moins favorables ont été mis en place. Le résultat est que, en vertu des législations actuelles, l'âge de la retraite pour un homme arrivant à 20 ans sur le marché du travail va passer de 64 ans à 65,5 ans en moyenne dans les pays de l'OCDE à l'horizon du milieu des années 2050. La France, le Luxembourg, la Slovénie et la Grèce font exception avec un âge de la retraite qui restera pour l'instant inférieur à 64 ans.


Autre conséquence, le taux d'emploi des 55-64 ans a fortement augmenté sur les dix dernières années, passant à 57% dans les pays de l'OCDE (+5 points) et jusqu'à 66% (+21 points) en Allemagne.

Le risque de continuité des cotisations

Mais l'enjeu est aussi celui de l'accélération du vieillissement de la population, avec une durée de vie en retraite qui devrait augmenter de 4,5 années d'ici le milieu des années 2050, et de l'évolution du marché du travail, où les emplois stables qu'ont connu nombre de retraités actuels pourraient ne plus être la norme.

Pour l'OCDE, le chômage élevé dans certains pays, notamment chez les jeunes et les travailleurs âgés, et la multiplication des emplois temporaires et précaires sont autant de facteurs qui perturbent la continuité des cotisations des travailleurs aux régimes de retraite.

L'Organisation estime nécessaire de réévaluer les filets de protection sociale pour les retraités qui n'ont pas suffisamment cotisé pour prétendre à la pension minimale, notamment là où leur faible montant se conjugue avec un taux de pauvreté élevé chez les personnes âgées.

Elle cite sur ce point le Chili, la Corée, le Mexique et la Turquie mais aussi la Suisse et les Etats-Unis.

Dernier point, elle s'inquiète des effets de la faible croissance économique actuelle et de l'environnement de taux bas sur les rendements nécessaires pour atteindre les niveaux de pensions appropriés.

Cet environnement pourrait, selon l'organisation, pousser les organismes gestionnaires à mettre en place des stratégies d'investissement plus risquées qui pourraient n'être pas sans conséquence sur leur solvabilité et "mettre en péril la sécurité actuelle et future des revenus des retraités.

 

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