Le retour à la normale post-covid a entaché la rentabilité technique du Groupe Wafa Assurance en 2021. La compagnie affiche en effet un résultat technique non Vie à 188 MDH en baisse de 28,1%, impacté par un retour de la sinistralité aux niveaux historiques et par le retour du durcissement des règles de provisionnement des impayés.
Dans la branche Vie, le résultat technique est de 421 MDH en retrait de 4,9%, intégrant la dégradation de la sinistralité vraisemblablement liée à la pandémie de la Covid-19, comme l’avait expliqué le top management lors des résultats semestriels.
Pour le président-Directeur général, Ramsès Arroub, «en 2020, il y a eu 3 mois de confinement avec des restrictions et très peu de déplacement de véhicules (…). Donc, 2021 est un retour à ce que l’on considère historique avec un rebond lié à un stock de dossiers qui n’ont pas été traités en 2020». Sur la sinistralité auto, R. Arroub explique que «depuis 2019, nous avons constaté que les mesures qui ont été prises pour endiguer le phénomène de la fraude au niveau sectoriel et au niveau de Wafa Assurance ont commencé à porter leurs fruits sur la réduction de la sinistralité».
Le résultat financier profite de la reprise du marché actions
Voyants au vert par contre pour le résultat financier de Wafa Assurance qui tire profit du rebond du marché actions en 2021. En non Vie, ce résultat ressort à 553 MDH, soit 4 fois supérieur à celui enregistré en 2020. Pour le management, «cette évolution est le résultat de la reprise du marché financier et d’une politique de provisionnement prudente». En Vie, le résultat financier est de 987 MDH, en hausse de 3,2% reflétant la qualité du portefeuille des placements. Notons que ce résultat revient principalement aux assurés par le mécanisme de la participation aux bénéfices (en épargne).
Compte tenu de l'amélioration du résultat non technique, le résultat net de la compagnie au titre de 2021 s'établit à 536 MDH, en progression de 32,6% (Vs. 649 MDH en 2019, année normale). Le ROE ressort ainsi à 9,5%. Il est à noter que le chiffre d'affaires de Wafa Assurance franchit un nouveau palier, s’établissant à 9,08 Mds de DH, en progression de 8,5%.
Début prometteur pour Wafa Life Insurance Egypt
2021 a également été marquée par une montée en puissances des filiales tirées par l’assistance et l’activité Vie. Leurs revenus ressortent à près de 1,4 milliard de DH, en hausse de 20,2% par rapport à 2020, renforçant ainsi leur contribution dans le CA du Groupe à 14,1%. Les filiales présentes à l’international contribuent à hauteur de 11,4% aux revenus de la compagnie.
Sur Wafa Life Insurance Egypt, Ramsès Arroub souligne que «la filiale a réellement démarré en novembre 2021. Elle n’a que quelques semaines d’activité. Les premiers retours que nous avons sur les produits, sont appréciés et positifs. Nous en saurons plus à fin juin et d’ici la fin d’année quand nous aurons un exercice de pleine activité. Notre optimisme et notre engagement sont intacts voire renforcés par les visites de terrains que nous faisons».
Par ailleurs, Wafa Assurance arrête et publie pour la première fois ses comptes consolidés en normes IFRS. Deux indicateurs à retenir : un CA de 9,7 milliards de DH, en hausse de 7,8% et un RNPG de 424 MDH, en retrait de 6,4% sous l’effet du retour de la sinistralité non Vie aux niveaux historiques après la baisse enregistrée en 2020 liée aux effets du confinement et l’augmentation de la sinistralité en Vie.
Guerre en Ukraine et inflation : les précisions de Arroub
Interpellé sur les impacts probables (directs ou indirects) du conflit ukrainien sur l’activité du groupe, le PDG déclare que «nous n’avons pas d’exposition directe dans cette région. Ni en termes de contrepartie (pas de réassureur : ndlr) ni en termes d’investissements dans notre portefeuille».
Après être revenu en détail sur le contexte inflationniste mondial, et sur les actions menées par la Fed, la BCE ou encore la BoJ pour les contrecarrer, R. Arroub a précisé qu’«En début d’année, nous étions attentifs à ces tensions inflationnistes qui ont été accentuées par le conflit, lesquelles sont a minima importées voire répercutées sur le marché marocain.
Cette inflation induit à un ralentissement économique et puis une dépréciation des actifs, puisqu’elle ne fait jamais bon voisinage avec les marchés financiers. Heureusement au Maroc, nous avons un certain nombre de prix qui sont administrés et qui devraient peser sur les finances publiques mais pas sur les ménages, en tout cas pas sur les produits de première nécessité».
Et de résumer : «L’inflation engendre une détérioration des ratios économiques voire un ralentissement. Certains évoquent même un risque de récession aux USA, si en même temps que le renchérissement des matières premières la FED contracte son bilan. Une récession qui arrivera à retardement en Europe et puis chez nous mais amoindrie par des mécanismes publics».
Y.S