Allianz vient de dévoiler la première édition de son "Rapport sur les retraites" qui prend le pouls des systèmes de retraite dans le monde entier grâce à son indicateur de retraite, l'Allianz Pension Indicator (API). L'indicateur suit une logique simple : Il commence l'analyse par les conditions démographiques et fiscales préalables et continue ensuite à examiner les systèmes de retraite selon leurs deux dimensions décisives : la viabilité et l'adéquation. Il repose sur trois piliers et prend en compte au total 30 paramètres, qui sont notés sur une échelle de 1 à 7, 1 étant la meilleure note. En additionnant tous les sous-totaux pondérés, l'API attribue à chacun des 70 pays analysés une note comprise entre 1 et 7, ce qui permet d'avoir une vision globale du système de retraite correspondant.
« L’évolution de la démographie et son impact sur les retraites a été éclipsée par d'autres priorités ces dernières années, en premier lieu le changement climatique et aujourd'hui la lutte contre Covid-19 », a déclaré Ludovic Subran, Economiste en Chef d'Allianz. Et de continuer : « Mais si vous reléguez la démographie - à vos risques et périls - au second plan, le changement démographique vous rattrapera tôt ou tard. Désamorcer la crise imminente des retraites et préserver l’équité et l'égalité entre les générations sont des éléments clés pour construire des sociétés inclusives et résilientes ».
18ème en termes de viabilité
En combinant les scores des trois piliers de l'API, on obtient les résultats globaux : La Suède, la Belgique et le Danemark se classent parmi les meilleurs systèmes de retraite au monde. Le Maroc occupe la 60ème place dans ce classement mondial. Le principal problème est l'adéquation du système public de retraite, en particulier sa faible couverture.
En outre, l'accès limité aux services financiers entrave la constitution d'une épargne retraite privée suffisante pour pallier les lacunes des pensions publiques. En ce qui concerne la viabilité, le Maroc se situe actuellement au 18ème rang des pays analysés. Afin de garantir la viabilité du système de retraite à long terme, le vieillissement de la population devrait être pris en compte en augmentant l'âge de la retraite en fonction des futurs gains d'espérance de vie et en introduisant un facteur démographique dans la formule de calcul des prestations de retraite.
«Dans le contexte où le taux de dépendance des personnes âgées, qui reflète le nombre de personnes âgées de ≥65 ans et plus pour 100 personnes en âge de travailler, devrait passer de 11,6 % aujourd'hui à 27,4 % en 2050, il est urgent de poursuivre les réformes des retraites afin d'élargir leur couverture et les efforts visant à améliorer l'accessibilité des services financiers», explique l'étude.