Face à une conjoncture économique marquée par l’incertitude, la montée de l’inflation, et les déséquilibres démographiques, l’épargne retraite se positionne comme une priorité stratégique pour les épargnants marocains. Lors du Salon de l’Épargne 2024, Sarra Elkhazzar, Directeur Marché Vie chez Allianz Maroc, a dressé un tableau lucide des enjeux et proposé des solutions concrètes pour répondre aux nouveaux défis sociaux.
Le Maroc connaît une transition démographique marquée : la natalité est en baisse (2,3 enfants par femme aujourd’hui contre 7 dans les années 60), tandis que l’espérance de vie augmente. Parallèlement, le chômage, à 13,6% au troisième trimestre 2024, fragilise la base des actifs, essentielle au financement des retraites par répartition.
Ce déséquilibre structurel est aggravé par une reprise de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat des ménages. «Les montants qui auraient pu être épargnés sont aujourd’hui absorbés par les dépenses courantes, ce qui limite la capacité des familles à construire une épargne retraite solide», souligne Sarra Alkhazzar.
Ce contexte influe directement sur la viabilité des régimes de retraite. Le modèle par répartition, où les actifs financent les pensions des retraités, montre ses limites. Les efforts pour allonger l’âge de départ à la retraite à 63 ans visent à maintenir l’équilibre, mais ils ne suffisent pas à enrayer les déséquilibres à moyen terme.
Face à ces défis, le régime par capitalisation, souvent proposé sous forme de produits d’épargne retraite complémentaires, se distingue par sa flexibilité et son potentiel de rendement. Contrairement à la répartition, il repose sur l’épargne individuelle, ce qui garantit un capital et un rendement prédéfini.
Cependant, pour être efficace, l’épargne doit commencer tôt. Une simulation présentée par Allianz Maroc illustre ce principe : un jeune actif de 25 ans cotisant 500 dirhams par mois pourrait prétendre à une rente viagère mensuelle de 3 140 dirhams à sa retraite. En revanche, un épargnant démarrant à 50 ans avec le même montant atteindrait à peine 347 dirhams.
«La jeunesse est un atout à exploiter. Épargner dès les premiers revenus, même modestement, permet de constituer un capital significatif tout en profitant d’un cadre fiscal avantageux», explique Alkhazzar.
L’épargne retraite bénéficie d’un régime fiscal particulièrement incitatif au Maroc. L’article 28 du Code Général des Impôts autorise les salariés à déduire jusqu’à 50% de leur revenu imposable, et les professions libérales jusqu’à 10%, pour les cotisations à un contrat de retraite complémentaire.
Ce dispositif est renforcé par des avantages supplémentaires à la sortie, notamment un abattement passé de 40% à 70%, ce qui a rendu ces produits encore plus attractifs. Pourtant, selon Allianz Maroc, cette opportunité est insuffisamment exploitée, faute de sensibilisation et de compréhension des mécanismes.
Sarra Alkhazzar ajoute : «L’épargne retraite doit être perçue comme un investissement, non comme une contrainte. Les incitations fiscales, cumulées avec des rendements compétitifs, permettent de bâtir un patrimoine tout en limitant l’impact sur le budget mensuel».
Allianz Maroc se démarque par des rendements parmi les plus élevés du marché, avec un taux net de 3,50% en 2023, grâce à une gestion optimisée et prudente de ses fonds. Les épargnants disposent également de produits adossés à des unités de compte, ce qui offre une exposition aux marchés financiers pour ceux qui recherchent des rendements plus élevés, mais avec un risque plus prononcé. Ces produits permettent des arbitrages réguliers, et offrent ainsi la possibilité de cristalliser des plus-values en fonction de l’évolution des marchés.
Par ailleurs, la flexibilité des contrats proposés répond aux besoins variés des épargnants : rachat partiel ou total, nantissement pour l’obtention de crédits bancaires, ou encore portabilité en cas de changement d’emploi.
Pour Allianz Maroc, l’enjeu dépasse la simple commercialisation de produits. Il s’agit de promouvoir une culture financière auprès des Marocains. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, des outils pédagogiques comme des simulateurs en ligne, et des formations pour aider les épargnants à mieux planifier leur avenir financier.
«Trop souvent, les questions liées à la retraite sont posées tardivement, autour de 50 ans, alors que les marges de manœuvre sont limitées. Notre objectif est de toucher les jeunes générations, plus averties et conscientes des défis à venir, pour leur permettre de profiter pleinement des dispositifs disponibles», conclut Alkhazzar.
Dans un contexte où les défis sociaux et économiques s’intensifient, l’épargne retraite n’est plus une option, mais une nécessité, selon l'experte. Allianz Maroc, à travers des solutions flexibles et performantes, s’impose comme un acteur clé pour accompagner les Marocains dans cette transition.