L'augmentation conjoncturelle des prix à la consommation des produits alimentaires est estimée à 0,6% pour l'ensemble du mois sacré de Ramadan, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
"La deuxième quinzaine du Ramadan affiche une hausse plus accentuée des prix à la consommation alimentaires par rapport à la première (0,8%, au lieu de 0,4% respectivement)", précise le HCP dans une note sur les principaux effets du mois sacré de Ramadan 1442 sur l'évolution des prix à la consommation et particulièrement ceux des produits alimentaires.
Les produits les plus touchés sont les poissons frais, les œufs et les agrumes, relève la même source, indiquant que les prix des poissons et des fruits de mer subissent, ainsi, une hausse d'environ de 5,6% et 5,8%, respectivement, au cours de la première et de la seconde quinzaine du Ramadan.
L'impact de la venue du Ramadan sur les œufs et les agrumes atteint, quant à lui, +2,5% et +2,3%, respectivement, pour tout le mois, fait savoir le HCP. Et d'ajouter que les prix des fruits frais s'apprécient de 1,9%, alors que les effets du mois sacré sur les prix de la viande rouge, de la volaille et des légumes hors tomate sont, en revanche, peu significatifs.
La note fait aussi ressortir que le changement des habitudes des ménages, notamment en matière de consommation alimentaire, constitue le principal facteur de transmission de l’impact du mois sacré sur l’évolution des prix à la consommation.
Cet effet est enclenché deux semaines avant l’avènement du mois de Ramadan 1442, qui coïncide cette année avec la fin du mois de mars et le début du mois d'avril.
Parallèlement, le HCP note que Ramadan 1442 est le treizième mois au cours des 61 dernières années lunaires, dont l'avènement coïncide avec un mercredi. Ce mois présente en 2021 une similitude avec celui de l'année 1989 en termes de saison d'occurrence (avril-mai). Au cours du mois de Ramadan, la plupart des secteurs d'activité connaissent un ralentissement de leur productivité attribuable, en partie, à la réduction des heures de travail journalières, souligne-t-il.
Selon la dernière enquête nationale sur l'emploi du temps réalisée par le HCP en 2012, les marocains réduisent de près de 23% le temps consacré à leur travail professionnel. Cette réduction est de 1h12mn pour les hommes et de 19mn pour les femmes.
En contrepartie, le temps consacré aux courses ménagères et aux activités domestiques s'allonge par rapport aux périodes normales, particulièrement dans les villes et chez les femmes (+47 minutes).
Les habitudes de consommation des ménages changent, également, au cours du mois sacré. D'après la dernière enquête sur les dépenses de consommation des ménages, réalisée par le HCP en 2013/2014, la dépense de consommation par ménage s'apprécie de 16,3%, en moyenne, durant le mois sacré de Ramadan.
Près de 82% de cette hausse est attribuable aux dépenses alimentaires. Les ménages dépensent, en moyenne, plus d’un tiers de plus en alimentation (+37%) en comparaison aux autres mois de l’année.
Cette augmentation de la dépense alimentaire touche toutes les catégories de la population et s’accroît au fur et à mesure que l’on avance dans l’échelle du niveau de vie (varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes).
Les produits qui contribuent le plus à cette dépense supplémentaire sont les fruits (+163%), les viandes (+35%), les céréales (+35%), le lait et les produits laitiers (+47%). La dépense en produits non alimentaires augmente, quant à elle, de 4,6%, tirée notamment par la hausse de 20% des dépenses de "transport et communication" et de +3,7% des dépenses de l'" habitat et énergie". En revanche, la dépense d’habillement baisse de 13%, en moyenne, durant ce mois sacré, notamment en milieu rural (-17,3%).