Mercredi 27 Septembre 2023

Politique monétaire : La «pause» prend des allures de «stop»

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  • Des prévisions d’inflation nettement revues à la baisse pour 2024 et le soutien nécessaire aux mesures budgétaires post-séisme derrière un deuxième statu quo consécutif de BAM.

Cette fois-ci, il était très difficile de se tromper de pronostiquer quant au Conseil de BAM. Le statu quo était écrit d’avance, principalement du fait d’une inflation en recul constant depuis 6 mois et des conséquences du séisme où les marchés voyaient mal que Bank Al-Maghrib compliquerait la tâche des politiques pour la relance budgétaire nécessaire à la reconstruction.

 

Ces raisons, le wali de la Banque centrale les a actées en conférence de presse. Mais il a présenté deux éléments nouveaux qui rendent aujourd’hui incohérent tout nouveau resserrement. Tout d’abord, les prévisions d’inflation ont été nettement revues à la baisse pour 2024….

 

Petit retour en arrière. En décembre dernier, le Conseil de BAM avait intégré dans son scénario central l’hypothèse d’une décompensation des produits subventionnés en 2024 et sur une durée de 2 ans. Les produits aux prix réglementés devaient, dans le cadre de ce scénario central, connaitre un sursaut de 12,9% l’année prochaine. Cette prévision vient de passer à 4,8% ! De ce fait, l’inflation globale reviendrait à 2,6% l’année prochaine, soit dans la cible de la Banque centrale. Nous avons demandé au wali si la Banque centrale tenait toujours compte de la décompensation en 2024 et sa réponse a été la suivante : «Avec ce qui s’est passé (référence au séisme) vraisemblablement ce programme sera revu dans une certaine mesure. Même le FMI va devoir comprendre qu’on doit reporter certaines choses. Pour le moment, je n’ai pas le détail de ce qui va être fait». 

Avec cette inflation prévisionnelle, il sera difficile de trouver des arguments pour augmenter de nouveau les taux les trimestres à venir.

 

Séisme : Abdellatif Jouahri prêt à ouvrir les vannes pour soutenir la reconstruction

Le deuxième élément important est que la Banque centrale pourrait lancer un plan de refinancement pour soutenir la construction post-séisme. Car au tout début de sa présentation, le wali a indiqué que le Conseil de BAM soutient toutes les mesures que pourrait prendre la Banque centrale pour contribuer aux côtés du Gouvernement à la mise en œuvre des instructions Royales dans le cadre de la tragédie. Là aussi, nous avons demandé un peu plus de détails sur ces mesures et il nous a laissé comprendre qu’il serait possible d’ouvrir de nouvelles lignes de financement dédiées à la reconstruction. «Regardez ce que nous avons fait avec Intelaka. Le taux n’était pas lié au taux directeur de la Banque centrale. Si nous estimons que dans le cadre de la reconstruction il y a un effort à faire de ce côté-là, Bank Al-Maghrib le fera…Et c’est ce que nous visons. Nous n’allons pas apporter une contribution à la consommation mais nous allons contribuer à la reconstruction.

 

Un discours optimiste sur la croissance

Sans tomber dans l'optimisme béat, le wali a tout de même tenu un discours globalement rassurant et positif durant ce Conseil. Bien sûr et pour que les esprits ne s’emballent pas, il entoure systématiquement toute idée par un ensemble de risques et d’incertitudes qui pèsent encore. Sur l’après-séisme. Le wali s’est en revanche montré plus serein. «L’impact sur le budget, sur la croissance et sur la balance des paiements ne peut pas se faire maintenant. Mais ce que nous constatons statistiquement dans des situations catastrophiques comme celle-là, c’est une reprise de la croissance économique parce que vous êtes dans une période de reconstruction…Un tas de secteurs vont se mettre en branle. Les BTP vont commencer, le tourisme et les services liés au tourisme aussi».


Lire aussi : Impact du séisme sur la croissance: Pour Jouahri, il est encore tôt de se prononcer


En attendant ce fameux calcul d’impact, la prévision de croissance 2023 a été revue à la hausse à 2,9% après 2,4% en juin. En 2024, elle se consoliderait à 3,2%, traduisant des améliorations à 3% du rythme d’accroissement des activités non agricoles et de 5,9% de la valeur ajoutée agricole.

 

BAM

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