Les contrats à terme sur le pétrole brut WTI ont effacé une partie de leurs gains de la veille, glissant vers les 69 dollars le baril ce jeudi. Les investisseurs réévaluent l’impact des droits de douane américains sur la dynamique du marché, alors que la hausse des prix des véhicules pourrait freiner la demande de brut tout en retardant la transition énergétique.
La veille, l’administration Trump a annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % sur « toutes les voitures non fabriquées aux États-Unis ». Les nouvelles taxes sur les voitures et les camions légers entreront en vigueur le 3 avril, au lendemain de l'annonce par Trump de droits de douane réciproques visant les pays responsables de l'essentiel du déficit commercial américain. Elles s'ajoutent aux droits déjà instaurés sur l'acier et l'aluminium, ainsi que sur les marchandises en provenance du Mexique, du Canada et de Chine.
Cette escalade protectionniste pourrait freiner la demande de pétrole, notamment via une baisse des ventes automobiles et un ralentissement du transport routier, tout en pesant sur l’économie mondiale.
Si les perspectives de consommation inquiètent, les tensions sur l’offre continuent de soutenir les prix. Les sanctions américaines et la politique commerciale de Washington augmentent les risques d’approvisionnement pour des producteurs clés comme l’Iran et le Venezuela.
Dans ce contexte, Reliance Industries, exploitant le plus grand complexe de raffinage au monde en Inde, prévoit de suspendre ses importations de pétrole vénézuélien. La décision fait suite à la menace des États-Unis d’imposer une taxe de 25 % aux acheteurs de brut en provenance de Caracas, ce qui réduit les débouchés du pays et accentue la pression sur son secteur énergétique.
Malgré les incertitudes macroéconomiques, la consommation de brut aux États-Unis montre des signes de résilience. Les stocks de pétrole ont chuté de 3,34 millions de barils la semaine dernière, marquant la plus forte baisse depuis décembre, tandis que les stocks d’essence ont également reculé.
Un marché entre volatilité et incertitudes
Alors que les tensions commerciales et géopolitiques influencent l’équilibre offre-demande, le marché pétrolier reste sous pression, partagé entre craintes de ralentissement économique et contraintes d’approvisionnement persistantes. Les prochaines données sur la consommation et l’évolution des discussions entre Washington et ses partenaires commerciaux seront déterminantes pour la trajectoire des prix.