La demande des investisseurs en bons de trésor (BDT) a reculé de 11% à 169,1 Mds de DH de au cours des six premiers mois de 2021, indique Attijari Global Research (AGR) dans un nouveau rapport. Cette évolution s'explique principalement par le repli de la demande durant le T2-2021 de 37%, soit une baisse de plus de 40 Mds de DH, précise AGR dans son rapport semestriel sur le marché obligataire.
À l'origine, un effet de base important au T2-2020 qui a connu "un vif intérêt" des investisseurs pour les BDT, relève AGR, ajoutant que les investisseurs ont fait face à une période de "forte incertitude" marquée par des décisions inédites de confinement de la population.
« À l'analyse de la répartition de la demande des investisseurs en BDT, nous relevons une hausse des maturités courtes et moyennes dont le poids a progressé de 76% au S1-2020 à 83% au S1-2021 », souligne AGR. À l'inverse, le poids des maturités de long terme (LT) a baissé de 24% à 17% sur la même période, suite à l'orientation des stratégies d'investissement des opérateurs locaux vers le CMT (court et moyen termes) et ce, dans l'attente d'une éventuelle normalisation des taux à l'avenir.
Les levées concentrées sur le CMT
Parallèlement, AGR indique qu'à l'instar du premier semestre de l'année écoulée, la politique d'émission du Trésor s'est caractérisée par la prédominance des levées de l'argentier de l'État sur le segment court et moyen termes de la courbe. Ainsi, le poids des souscriptions du Trésor sur ces deux tranches de maturités a progressé de 75% au S1-2020 à 79% au S1-2021. À l'opposé, la part des maturités longues a régressé de 6 points (pts) à 20% durant la même période.
A cet égard, les analystes d'AGR ont relevé deux principaux constats. Le premier porte sur le fait que le Trésor, conforté par une duration confortable supérieure à 6,5 ans, bénéficie d'une marge de manœuvre assez confortable lui permettant d'optimiser son coût de financement sur le marché intérieur en s'orientant vers les maturités CMT qui présentent des exigences de rentabilité inférieures à celles des maturités longues.
Le second constat est que les investisseurs ont tendance à relever leurs exigences de rémunération sur le long terme, en particulier dans un contexte marqué par un manque de visibilité. Dans ces conditions, le Trésor aurait évité de marquer à la hausse les taux de rendement des maturités longues.