Jeudi 04 Mars 2021

Macroéconomie, politique monétaire, marché des taux: les prévisions de CDG Capital pour 2021

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Le cadre monétaire devrait rester "globalement stable" en 2021 et ce, en dépit du creusement prévu du déficit de liquidité.

Le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'Etat est l'endettement, avec un recours plus importants aux solutions innovantes.

Le caractère cyclique des recettes fiscales impacte les besoins mensuels du Trésor.



Le déficit budgétaire devrait s'atténuer légèrement en 2021 allégeant le besoin de financement du Trésor, prévoit CDG Capital Insight, dans un rapport sur "les finances publiques à l'épreuve de la crise covid-19: Analyses et perspectives", ajoutant que ce dernier pourrait, cependant, changer en liaison avec ses deux autres piliers déterminants (Banque du Trésor et collectivités territoriales) et leur comportement.

En dépit de la légère baisse prévue du déficit public d’environ 7 Mds de DH, les tombées en BDT semblent orienter sensiblement à la hausse d’environ 8 Mds de DH. Par conséquent, le besoin global du Trésor pour 2021 sera quasi-stable en 2021, lit-on dans l'étude. Ce besoin sera atténué par les opérations d’échanges et en partie financé par d’autres ressources que les BDT.

Aussi, malgré l’importance des besoins du Trésor à l’image de l’année 2020, la demande continuera à dépasser l’offre de papiers BDT sur le marché primaire.

En ce qui concerne la courbe des taux, le scénario le plus probable (à cadre monétaire stable) est une stabilité avec des évolutions ponctuelles faibles au cours de l'année compte tenu du comportement cyclique des besoins du Trésor. En effet, ressort-il de l'étude, environ 60% des recettes fiscales sont encaissées au terme des quatre trimestres avec une concentration en mois de mars et de décembre. La saisonnalité des recettes fiscales est particulièrement générée par les acomptes trimestriels de l’IS et leurs régularisations effectuées généralement en mois de mars. Les tombées, elles, sont concentrées principalement en fin d’année, ce qui laisse suffisamment de marge au Trésor pour mener des opérations d’échange.


Enjeux macroéconomiques


"A l'image de la quasi majorité des pays, la crise sanitaire a fortement déstabilisé l'équilibre des finances publiques, aussi bien du coté des recettes avec une baisse importantes des ressources fiscales, que du côté des dépenses avec les exigences sociales, particulièrement celles relatives à la santé et aux aides accordées aux ménages", a souligné Ahmed Zhani, économiste en recherche macro-économique et taux à la direction Insight, dans une présentation de cette analyse, publiée sur le site de CDG Capital.

Sur la base d'un scénario hors-crise, la perte fiscale pour les exercices 2020 et 2021 devrait dépasser les 65 milliards de dirhams (MMDH), a fait valoir Zhani, notant que les dépenses continuent à évoluer sur un trend haussier, en lien avec la rigidité des charges courantes qui sont devenues très difficiles à réduire après l'engagement de la réforme de la compensation et le rôle contra-cyclique que devrait jouer l'Etat à travers un effort d'investissement considérable prévue à 230 MMDH cette année, contre une moyenne de 140 MMDH enregistrée au cours des quatre dernières années.

"Pour les prochains exercices, la restauration des équilibres des finances publiques, notamment la baisse du déficit et d'endettement ayant atteint des niveaux importants en 2020, de respectivement 7,5% 76% du PIB, semble une mission extrêmement difficile en liaison particulièrement avec la baisse et la faiblesse des ressources", a estimé l'analyste.


D'après lui, la LF-2021 est un "exercice extrêmement difficile et empreint d'incertitudes", relevant que la volonté des pouvoirs publics de soutenir la reprise et de mener des réformes sociales d'envergure malgré l'affaiblissement des ressources devrait se traduire par une hausse supplémentaire de l'endettement.

"Toutefois, les orientations sont adaptées au contexte actuel, avec une programmation budgétaire qui est plus claire, des réformes fiscales qui cadrent avec les dernières reformes enregistrées au cours des deux dernières années et qui visent la protection de l'industrie locale et le développement des produits de substitution, l'encouragement de l'emploi et de la réinsertion, la poursuite du processus de restructuration de l'administration ainsi que l'accélération de la transition énergétique et écologique", a affirmé Zhani.

Pour ce qui est de l'équilibre ressources/emplois et des hypothèses de base, "le scénario semble globalement réaliste avec quelques réserves", a indiqué Zhani.

Il s'agit, selon lui, du prix du pétrole, qui a déjà dépassé la barre des 60 dollars le baril avec des perspectives orientées à la hausse, alors que la LF-2021 le prévoit à 50 dollars, ainsi que la reprise de la demande étrangère de 12,6% qui reste tributaire de la reprise chez les pays partenaires et la hausse de 22% des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) basée sur une progression très importantes des importations et de la consommation intérieure.

Par ailleurs, l'étude fait savoir que le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'Etat est l'endettement, avec un recours plus importants aux solutions innovantes, notamment les partenariats public-privé, notant qu'à l'image de l'année 2020, dont le déficit public a presque doublé comparativement à une année auparavant pour dépasser la barre de 80 MMDH. Les trois prochains années devraient connaitre des levées importantes du Trésor.

 


En video. Les finances publiques à l'épreuve de la crise covid-19: l'analyse de Ahmed Zhani


 

 


 

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