Mercredi 24 Aout 2022

Le Maroc doit rembourser près de 1,5 milliard de dollars de dettes étrangères avant la fin de l'année

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Le Royaume doit faire face à une importante tombée d’eurobonds d’un montant de 1,5 Md de dollars (Près de 17 Mds de dirhams) avant la fin de l’année dans un contexte de resserrement des conditions financières au niveau mondial.

La devise américaine est sur un plus haut de 20 ans face à l’Euro et les autres monnaies ne font guère mieux, étant donné que le Dollar est soutenu par le resserrement de la politique monétaire américaine et qu'en face, comme en zone euro, les économies ralentissent. Pour les pays importateurs, comme le Maroc, cela a un impact réel sur le coût de nos importations en Dollar et donc sur le pouvoir d’achat. Les effets se font également ressentir sur la dette libellée en dollar qui gonfle au fur et à mesure.

Le Dirham a beaucoup baissé face au Dollar, dépassant en août le seuil des 10,25 MAD/USD pour la première fois depuis 2020, ce qui l’a ramené à un plus bas de 20 ans face au Dollar, à en croire ce graphique pris sur Investing.com.

Le dollar atteint son niveau d'octobre 2002 face au Dirham

 

 

1,5 Md $ à mobiliser au S2

Le Maroc doit rembourser 43 Mds de dirhams de dettes extérieures cette année. Sur ce montant, 17 Mds de dirhams sont sous forme d’eurobonds (dette de marchés libellée en Dollar).

Cette tombée de 2022 est l’une des plus importantes à horizon 2030 aux côtés de celle de 2024 où le Royaume devra faire face à une échéance de 25 Mds de dirhams pour un service global de la dette de 50 Mds DH cette année-là, contre donc 43 Mds DH en 2022 comme dit plus haut.

 

Comment rembourser cette dette ? 

Le Trésor peut soit «Rouler la dette» en remboursant une dette arrivée à échéance grâce à un emprunt du même montant et dans la même devise, c'est à dire en dollar. Cela revient à emprunter à nouveau sur les marchés internationaux avec un risque quasi-certain d’emprunter plus cher car le Dollar s’apprécie et les taux de la FED également. Quand bien même la prime de risque serait intéressante, le coût additionnel d’un roulement est inévitable.

L’autre moyen consiste à utiliser le marché intérieur de la dette et puiser dans nos réserves de change pour faire face à cette dette. Si techniquement cette solution est possible, elle aura des conséquences désastreuses en asséchant les liquidités sur le marché intérieur, ce qui se traduira par une hausse importante des taux et, de manière générale, du coût de l’argent pour l'Etat, les ménages et les entreprises.

L’Etat semble d’ailleurs se diriger vers la première option puisqu’une source au ministère des Finances avait déclaré à l’agence Bloomberg, en juin dernier, que le Royaume pourrait lever jusqu'à 25 milliards de DH (soit 2,5 milliards de dollars) cette année sur les marchés internationaux. Toutefois, ce dernier devait encore, selon la même source, "décider de la taille, du timing et de la maturité de l'émission".

En attendant cette éventuelle sortie à l'international, les traders sur le marché des taux sont anxieux, en témoigne une hausse rapide des taux depuis quelques semaines que, de l'avis des opérateurs, seule une annonce ferme et officielle du Trésor quant à une levée en devises pourrait calmer.

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