La croissance économique nationale devrait se situer à 2,4 % en 2019, selon le Centre marocain de conjoncture (CMC).
"L'absence de pluie et les chaleurs élevées pour la saison enregistrées durant ce premier trimestre associées au retournement d’autres facteurs conjoncturels ont décidé autrement et ont frustré toutes les prévisions, même les plus prudentes. La croissance a été revue à la baisse et le différentiel est relativement élevé pour ne retenir qu’une évolution modeste de l’ordre de 2,4%", écrit le CMC dans sa publication "Info-CMC" du mois d'avril.
Ce repli conjoncturel, particulièrement difficile à prévoir que connaîtrait l’économie nationale en 2019, devrait aussi s’inscrire et subir le contexte peu porteur de l’économie mondiale, relève la même source, faisant remarquer que les principaux organismes internationaux de prévisions ont effectué une révision en cascade de la croissance mondiale, prévue initialement de 4%, le taux d’évolution de l’économie mondiale a été ajusté à 3,7% dans un premier temps pour venir, enfin, atterrir à 3,5% en janvier 2019.
En outre, le CMC prévoit que les partenaires économiques traditionnels du Maroc seraient, eux aussi, en difficulté et devraient être affectés par ce retrait, précisant que le taux de progression du Produit intérieur brut de la zone Euro a été réduit de 0,3 point.
Ainsi, "le commerce mondial n’enregistrerait -dans le meilleur des cas- qu’une hausse moyenne de 4% au terme de cet exercice", en raison des effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et de la montée en puissance du protectionnisme.
Sur le plan national, l’activité économique devrait faire face encore une fois aux mauvaises conditions climatiques, souligne le CMC, notant que la production de la sous-branche des céréales et des légumineuses attendue pour 2019 connaîtrait un important fléchissement. Mise en rapport avec l’excellente campagne agricole précédente, cette baisse serait de l’ordre de 35%.
De par le poids de ces spéculations dans la production agricole et du rôle qu’elles jouent sur le marché du travail rural, leur décrue aurait, sans nul doute, des effets négatifs sur l’ensemble des rouages de l’économie, affecterait le niveau de l’emploi et, par le truchement d’un déplacement de la main-d’œuvre agricole, pourrait entrainer un gonflement de la population des chômeurs des villes.
Le recul, prévisible des revenus des agriculteurs, devrait déboucher d’une manière globale sur un retrait de la consommation finale des ménages, l’une des principales composantes de la demande, et provoquerait une dégradation du niveau de vie, déjà relativement érodé, fait ressortir la publication, ajoutant que dans le cadre de cette reprise des prévisions du premier scénario prospectif pour 2019 sous une nouvelle donne d’hypothèses et à la lumière des récents indicateurs conjoncturels, les autres secteurs d’activité, en dehors de l’agriculture, devraient tenir le coup sans trop de dégâts, certains d’entre eux continueraient même sur leur bonne tendance de croissance et présenteraient une assez forte résilience à la morosité de la conjoncture.
Les industries extractives devraient ainsi maintenir le cap de la relance qu’elles ont abordé l’année écoulée, alors que les secteurs industriels de l’automobile et de l’agro-alimentaire poursuivraient leur trajectoire à la faveur d’une demande extérieure quelque peu soutenue même si c’est un rythme atténué, relève le CMC, indiquant que globalement, la valeur ajoutée aux prix constants des industries manufacturières progresserait à une cadence moyenne de l’ordre de 3,5%.
La tendance au ralentissement des prix qui perdure fait craindre un mouvement de fond déflationniste surtout que le calme affiché par les prix devrait s’accompagner par un fléchissement du taux de croissance, un investissement qui piétine et une régression de la consommation des ménages.
En ce début d’année, la hausse de l’indice des prix à la consommation a été légèrement vive provoquée par le relèvement des prix des produits alimentaires (viandes rouges, poisson, fruits et légumes) mais cette inflexion devrait se tasser au milieu de l’année pour que l’indice retrouve sa trajectoire tendancielle et déboucher sur un taux annuel de 2%.