A l'origine, un communiqué officiel publié vendredi dans la presse tunisienne et sur le site de la Bourse de Tunis où il est annoncé que BNP Paribas a "ouvert une réflexion stratégique" sur sa participation au capital de sa filiale locale UBCI et dans laquelle elle détient 50% (On en parle ici). En faisant sans doute quelques recherches sur internet, la presse tunisienne est tombée sur des articles où il est indiqué que la filiale marocaine de BNP Paribas, BMCI, serait à vendre à horizon 2020. Quelques articles ont alors fait le lien entre la stratégie du groupe français en Tunisie et celle adoptée au Maroc. Il n'en fallait pas plus à nos confrères marocains pour revenir à la charge en reprenant et paraphrasant, sans le citer, cet article datant de juin 2018 où il est rapporté que BMCI sera cédée à l'horizon 2020 par BNP Paribas.
Ces rumeurs, qui ont été largement démenties par le management de BMCI, se nourrissaient à l'époque par la politique de fermeture d'agences au Maroc et l'intention de BMCI de rembourser par anticipation des dettes de marché. Quelques mois auparavant, BNP Paribas avait présenté un plan de réduction des effectifs au niveau groupe, étant précisé que l'Europe était la plus concernée. C'est ce qui faisait dire aux observateurs que la filiale marocaine sera cédée.
La réduction de voilure de BMCI était expliquée par le management par des soucis d'efficacité opérationnelle. Depuis, la banque a accéléré sur le Corporate et a présenté de nouvelles orientations stratégiques. La rumeur s'est éteint pour revenir par la fenêtre quelques mois plus tard. Il s'agissait cette fois-ci de Holmarcom, l'autre actionnaire de référence de BMCI, qui souhaitait vendre à un groupe émirati. Rumeur qui avait fait flamber le cours de Bourse. Là aussi, le groupe a vite démenti indiquant que BMCI était un actif stratégique sain et qu'il n'était pas à vendre. D'ailleurs, ceux qui connaissent l'histoire de BMCI au Maroc savent sa valeur "sentimentale" pour les Bensaleh qui, en plus, profitent d'un rendement financier généreux et régulier en provenance de cet actif.
Voilà que l'ambition de BNP sur le marché tunisien réveille de nouveau la rumeur. Mais semble-t-il sans aucun autre élément nouveau.
BNP Paribas dispose d'une dizaine d'actifs bancaires en Afrique. Avant la filiale tunisienne, le groupe avait vendu à l'Etat gabonais l'été dernier sa filiale dans le pays dont il détenait 41% des droits de vote.
Le capital de BMCI est détenu à hauteur de 66% par le français BNP Paribas. Axa Assurances Maroc et Holmarcom détiennent chacun un peu plus de 8% alors que le reste est dans les mains de divers actionnaires, en Bourse notamment.