SHANGHAI (Reuters) - L’introduction en Bourse d’Ant Group, dont le prix a été fixé vendredi, sera la plus importante de l’histoire, a déclaré samedi Jack Ma, fondateur d’Alibaba, maison-mère du géant chinois des paiements.
“C’est la première fois que le prix d’une introduction en Bourse d’une telle taille, la plus importante de l’histoire, a été fixé en dehors de New York”, a dit Jack Ma lors du sommet du Bund à Shanghai.
“Nous n’aurions pas osé y penser il y a cinq ans, ou même trois ans”, a-t-il ajouté, sans préciser le prix fixé. “Un miracle s’est produit”.
Ces déclarations marquent une nouvelle étape vers la cotation de la filiale financière d’Alibaba, qui gère notamment le service de paiements en ligne Alipay.
Ant Group prévoit, selon des sources, de lever jusqu’à 35 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros), ce qui lui permettrait de battre le record pour une IPO établi par Saudi Aramco, qui a réussi à lever 29,4 milliards de dollars en décembre dernier.
L’action Ant Group devrait être cotée simultanément à Hong Kong et sur le marché STAR à Shanghai.
Le régulateur financier chinois a donné lundi son feu vert pour l’introduction à Hong Kong. Le livre d’ordres devrait être ouvert la semaine prochaine et la cotation pourrait débuter quelques jours après l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, selon des sources.
Cette introduction en Bourse est considérée d’un mauvais oeil par le département d’Etat des Etats-Unis, qui a proposé à la Maison blanche d’inscrire Ant Group sur une liste noire d’entreprises chinoises, selon des sources contactées par Reuters.
L’application de paiement mobile Alipay, fer de lance de la stratégie commerciale d’Ant Group, n’est pour l’instant pas accessible aux consommateurs américains aux Etats-Unis, selon le groupe chinois.
Certains membres de l’administration américaine craignent toutefois que la Chine parvienne à l’avenir, via les produits d’Ant, à accéder à des données bancaires américaines sensibles.
Le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargé de ce type de dossiers sensibles, avait bloqué en 2018 un projet de rachat par Ant Group du spécialiste américain du transfert d’argent Moneygram en invoquant des risques pour la sécurité nationale.