Lundi 08 Decembre 2025

IPO : Younès Benjelloun (CFG Bank) replace sept ans d’introductions dans leur véritable poids économique

marché financier marché boursier marocain actualités marchés financiers info finance

Younes Benjelloun, directeur général de CFG Bank, a apporté un éclairage factuel sur l’évolution du marché des IPO depuis 2018. il a replacé l’entrée en Bourse de Cash Plus dans son véritable contexte et montré, chiffres à l’appui, la contribution tangible des IPO au financement de l’économie et à l’apport de fonds propres aux entreprises.

En effet, Younes Benjelloun situe l’introduction de Cash Plus dans la vague des dix IPO réalisées depuis 2018.  Sur ce total, explique-t-il, 5 milliards de dirhams ont été levés sous forme d’augmentations de capital au moment des IPO, pour un montant global d’environ 6 milliards sur l’ensemble des opérations.

Parallèlement, les entreprises introduites ont procédé, dans les mois ou années suivants, à de nouvelles levées qui totalisent 5 milliards supplémentaires. «Ce qui nous amène à près de 10 milliards de fonds propres injectés via la Bourse en sept ans», résume-t-il.

Par ces données, il ramène le débat à des éléments plus mesurables et rappelle que le marché actions constitue bel et bien une source de financement pour l’investissement des entreprises. 

 

Une réponse au débat sur l’utilité du marché

Le directeur général de CFG Bank répond également à une idée, encore tenace dans certains milieux, qu’il juge infondée. «Ce que disent certains, que la Bourse ne sert pas à grand-chose, que la Bourse est déconnectée de l’économie réelle… c’est faux», affirme-t-il. Il met en avant l’effet concret des fonds propres levés en l'occurrence le financement d’investissements, la création d’emplois, le développement de réseaux, ou encore les opérations de croissance externe.

 

Il cite à cet égard la levée de 2,2 milliards de dirhams réalisée récemment par TGCC coté pour financer une acquisition d’envergure (STAM-VIAS). «C’est grâce à l’IPO que cette opération a pu avoir lieu», rappelle-t-il, montrant comment la cotation devient un outil de mobilisation rapide de capitaux lorsque des opportunités stratégiques se présentent.

 

Mesurer une IPO dans la durée

Si la sursouscription et le nombre de souscripteurs marquent les esprits lors de la première cotation, Younes Benjelloun invite à une lecture plus exigeante du succès. «Ce n’est pas les 80.000 ou 150.000 personnes qui font l’IPO. Le succès, c’est ce qui se passe après».

Selon lui, la véritable mesure se trouve dans l’évolution du cours dans les mois et années qui suivent, la capacité de l’entreprise à lever à nouveau des fonds propres, et la fidélité d’un noyau dur d’actionnaires prêts à accompagner sa croissance.

Une vision de long terme (et plus rationnelle) qui va à contre-courant d’une approche centrée sur la seule performance du titre lors des premiers jours de cotation.

 

Un message pour les entrepreneurs, autant que pour les investisseurs

L’intervention, au-delà du cas Cash Plus, s’adressait aussi aux dirigeants d’entreprises encore hésitants à franchir le pas. Ceux qui ont osé ces dernières années, dit-il, «donnent envie à plusieurs autres d’aller plus loin». Le marché casablancais entre, selon lui, dans une phase où l’introduction en Bourse devient un levier naturel de croissance pour les structures en expansion.

Il a conclu sur l'importance d'offrir au marché des valorisations correctes qui permettent au marché d'apprécier le papier proposé et ainsi générer de la performance pour le cours de Bourse sur le marché secondaire. Pour lui, c'est un critère important pour juger de la réussite d'une opération. De plus, lorsque le cours s'apprécie après l'introduction en Bourse, le marché a tendance à bien accompagner les prochaines opérations sur le marché secondaire. C'était par exemple le cas pour TGCC et Akdital dont les augmentations de capital sur le secondaire avaient été souscrites massivement. 

Y. Benjelloun insiste, introduire des entreprises à des prix élevés n'est pas la bonne stratégie pour gagner la confiance du marché. Le risque de stagnation du cours, voire même sa baisse post-IPO peut générer de la défiance.

Au finai, Younes Benjelloun aura résumé ce que les chiffres des dernières années démontrent : la Bourse de Casablanca n’est pas un marché d’observation, mais un marché de financement, relié de façon directe à l’économie réelle. 

Un message bien entendu, au moment même où une nouvelle génération d’investisseurs et de sociétés s’invite sur la cote.

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Lundi 08 Decembre 2025

IPO Cash Plus : Un flot de souscriptions et une valorisation portée à 4,9 milliards de dirhams

Mardi 18 Novembre 2025

SGTM s’introduit à la Bourse de Casablanca, ouverture des souscriptions le 1er décembre

Lundi 17 Novembre 2025

Dossier spécial. Le nouvel âge d’or des IPO au Maroc

Lundi 17 Novembre 2025

Cinq ans d’IPO : Le retour en force du financement par la Bourse au Maroc

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required