Cette opération, première du genre, s'est déroulée entre le 7 et le 10 décembre et a été souscrite environ 2 fois par les investisseurs institutionnels. Zaineb Amzazi, directeur Debt & Equity Finance au sein de CDG Capital, commente dans une interview à Finances News, cette opération que la banque d'affaires a structurée : "L’emprunt obligataire de l’ONCF est assorti de la nouvelle garantie du Fonds de garantie des établissements et entreprises publics géré par la Caisse centrale de garantie pour le compte de l’Etat. Ce fonds de garantie, créé par le Comité de veille économique, et doté de ressources financières permettant de faire face à ses engagements en garantie, a pour objectif de garantir les levées de financement des établissements et entreprises publics."
CDG Capital a accompagné l’ONCF dans les propositions de refonte de son schéma institutionnel, consacré par la signature d’un protocole d’accord avec l’Etat en juillet 2019 , véritable feuille de route pour la réforme du secteur ferroviaire marocain. Cette levée obligataire s’inscrit dans le déploiement de cette dernière et vise une mise en adéquation du profil de la dette avec le profil des actifs d’infrastructures ferroviaires. CDG Capital a joué plusieurs rôles à plusieurs niveaux dans cette opération : conseiller stratégique, structureur, placeur et dépositaire.
Une première sur le marché
L’emprunt obligataire de 2 milliards de DH émis par l’ONCF a été structuré en 2 tranches. Une 1ère tranche à 30 ans amortissable, avec 15 ans de période de grâce, et une 2ème tranche à 15 ans amortissable. "L’emprunt obligataire a été sursouscrit à quasiment deux fois et alloué exclusivement à la tranche 1, permettant ainsi de répondre pleinement à l’objectif de reprofilage de la dette ONCF, en adéquation avec les durées de vie des actifs d’infrastructures ferroviaires", explique Zaineb Amzazi, qui ajoute que le taux de sursouscription dénote, par ailleurs, et malgré le contexte actuel, notamment la forte pression sur la liquidité et les taux, de l’adhésion des investisseurs au nouveau mécanisme de garantie à travers le FGGEP.
Zaineb Amzazi constate que la crise sanitaire, de par son envergure, a été un catalyseur et un accélérateur de solutions de relance pour l'économie marocaine. Pour elle, "l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI ainsi que les nouveaux schémas de financement et de garantie mis en place pour les acteurs publics incitent CDG Capital à réfléchir à de nouveaux modèles financiers optimisant les engagements et les risques portés par les EEP".