Fitch Ratings a révisé la perspective de la note du Maroc de Stable à Négative et a confirmé sa note «BBB-».
La perspective négative reflète selon l'agence le choc porté à l'économie marocaine par la pandémie de coronavirus, qui provoquera la plus forte contraction du PIB en 25 ans, et provoquera une augmentation marquée des déficits extérieurs et budgétaires et des ratios d'endettement du Maroc.
L'ampleur du choc augmentera les risques à la baisse du profil des crédits souverains, malgré une réponse politique proactive conforme à l'engagement de longue date des autorités en faveur de politiques économiques prudentes.
La baisse des exportations, du tourisme et des transferts de fonds entraînera un doublement du déficit du compte courant à 8,3% du PIB en 2020, contre un niveau déjà élevé de 4,1% en 2019.
Les recettes du compte courant seront affectées par une contraction de 7% du l'économie de la zone euro.
L'effondrement des voyages internationaux affectera le secteur du tourisme au Maroc, qui contribue directement à une moyenne de 6,6% du PIB en revenus extérieurs bruts et près de 10% du PIB.
"Nous prévoyons que le PIB du Maroc devrait se contracter de 4,5% en 2020, mettant ainsi fin à 22 années de croissance continue", écrit l'agence le 28 avril.
Ceci dit, l'activité économique rebondira selon les prévisions de Fitch "à mesure que l'économie mondiale sortira du choc lié à la pandémie". Le Maroc pourra compter sur son économie diversifiée pour accompagner cette reprise.
Le PIB devrait ainsi croître de 6% en 2021, grâce à une normalisation des récoltes céréalières, à la reprise des projets d'infrastructure, à l'expansion continue de l'offre manufacturière et à la lente reprise du tourisme et du commerce mondial.
L'incertitude entourant la propagation de la pandémie et la levée des mesures de confinement, au Maroc et dans le monde, constituent des risques à la baisse pour notre base de référence, écrit Fitch.