L’Ambassade de France a décidé de durcir les procédures d’obtention des visas pour les chauffeurs marocains de camions de TIR qui assurent le transport sur l’Europe, prenant ainsi en otage les exportations marocaines, notamment pour les denrées périssables, alerte l'ASMEX (Association Marocaine des Exportateurs) ce mardi.
A ce titre, l’Association tire la sonnette d’alarme et saisit par courrier plusieurs parties prenantes:
Ministère des Affaires Etrangères de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger ;
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau ;
Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique ;
L’Ambassade de France au Maroc.
La situation est d’autant plus inquiétante étant donné le début imminent de la campagne d’exportation des agrumes et primeurs et au vu de la conjoncture mondiale actuelle de surchauffe du fret maritime, qui s’est traduite cette année par la rareté des navires, des espaces et des conteneurs réfrigérés utilisés pour l’exportation de ce type de produits.
Dans ses courriers l’ASMEX appelle à un déblocage en urgence de la situation et propose quelques solutions dont celle de prévoir un Fast-Track dédié aux chauffeurs de camions TIR afin d’obtenir ou renouveler leurs visas dans les plus brefs délais.
« Le Maroc doit agir vite et de manière efficace. Toutes les instances concernées doivent intervenir en urgence pour débloquer la situation. Nous souffrons déjà du problème de rareté des bateaux et de disponibilité des containers, si en plus on prive les chauffeurs de TIR des visas nécessaires pour l’acheminement des produits vers l’Europe, cela va handicaper nos exportations. C’est tout le commerce extérieur marocain qui est aujourd’hui menacé ! », souligne M. Abdelaziz Mantrach, vice-président de l’ASMEX et président de la Commission Logistique.
Pour rappel le pavillon étranger monopolise 95% du transport TIR du Maroc. Les camions européens bénéficient d’une grande fluidité aux frontières marocaines sans exigence de visas au moment où les chauffeurs marocains sont bloqués, ce qui se traduit par de lourdes pertes d’immobilisations de leurs camions.