La livre égyptienne s'échangeait mercredi à près de la moitié de sa valeur en mars, après la troisième dévaluation dictée notamment par un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI).
Le dollar valait 29,7 livres à la fermeture des banques, selon la Banque centrale. En matinée, la livre a plongé à 31,95 et au marché noir, elle s'échange aux alentours de 35 pour un dollar, observent des experts.
Cette chute affecte encore un peu plus les 104 millions d'Egyptiens dans un pays où la majorité des biens sont importés: l'inflation atteint 21,9%, et, en décembre, les prix des denrées alimentaires avaient gagné 37,9% sur un an, selon les statistiques officielles rapportées par l'AFP.
Le FMI réclame "un changement définitif vers un régime de taux de change flottant" et une "politique monétaire visant à réduire graduellement l'inflation".
L'Egypte doit aussi mener des "réformes structurelles dans de nombreux domaines pour réduire l'empreinte de l'Etat" dans une économie encore dominée par les entreprises publiques ou liées à l'armée, dont est issu le président Abdel Fattah al-Sissi, a plaidé l'organisation internationale.
Le Premier ministre égyptien Mostafa al-Madbouly a déclaré lundi un moratoire "sur les nouveaux projets ayant une dimension liée au dollar".