Le Trésor doit encore mobiliser quelque 70 Mds de dirhams d'ici la fin de l'année 2022. Pour ce faire, l'Etat a décidé du tirage de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) auprès du FMI et pense à des opérations de nouvelle génération sur le marché intérieur.
Nous apprenons de plusieurs sources concordantes que l'Etat va tirer la LPL auprès du FMI dans les jours qui viennent. Il compte ainsi mobiliser 2 milliards de dollars à travers cette ligne de précaution sachant qu'une importante tombée en Dollar est prévue en décembre pour 1,5 Md de dollars.
Outre la LPL, le gouvernement va multiplier les prêts bilatéraux et multilatéraux auprès de ses partenaires extérieurs durant les semaines à venir.
Sur le plan national, le Trésor fait face à un marché primaire des bons du Trésor pour le moins tendu. Il lui arrive de plus en plus de ne pas pouvoir mobiliser de ressources durant ses adjudications. Parfois pendant plusieurs semaines d'affilée. Et pour cause, des investisseurs qui deviennent de plus en plus exigeants et qui demandent des rendements jugés élevés par l'argentier du Royaume.
Pour contourner cette situation, nous apprenons auprès d'opérateurs que le Trésor souhaite innover. Deux pistes sont à l'étude : d'une part, des émissions à taux révisables et, d'autre part, des émissions syndiquées que les banques se chargeront de structurer pour obtenir plus de profondeur et de meilleures conditions que durant les adjudications classiques.
L’autre carte à jouer si ces options ne permettent pas de combler les besoins résiduels pour l'année, c’est le tirage des DTS auprès du FMI pour 1 Md de dollar.
Ces éléments, connus le 10 novembre par le marché, ont eu un impact direct sur le marché actions qui semble vouloir intégrer une hausse des taux obligataires plus rapide que prévue. Le Masi a ainsi perdu plus de 2% à la clôture.