A retenir : PRINCIPAUX INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES EN 2018 ET 2019
Le HCP a présenté hier à Casablanca son budget économique prévisionnel 2019. Il s’agit d’une nouvelle estimation de la croissance de l’économie nationale en 2018 et d’une révision des perspectives économiques de l’année 2019 et leurs effets sur les équilibres macroéconomiques internes et externes et sur le financement de l’économie. Ces nouvelles perspectives prennent en compte les résultats des comptes nationaux, des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le Haut Commissariat au Plan. Les perspectives nationales tiennent compte des hypothèses portant essentiellement sur l’évolution de la campagne agricole 2018-2019 et les nouvelles dispositions et mesures annoncées dans la Loi de finances 2019.
Le pronostic du HCP
La valeur ajoutée du secteur primaire devrait ralentir à 0,1% après 3,8% en 2018. Les activités non agricoles, en l’absence d’impulsions permettant l’enclenchement d’une reprise soutenue de la demande qui concernerait davantage la production locale et non pas les importations, devraient poursuivre leur amélioration à petits pas en 2019. Elles s’accroitraient ainsi de 3,1% au lieu de 2,9%
estimé pour 2018 attribuable à l’amélioration prévue de 3,1% du secteur secondaire et de 3,2% des activités tertiaires.
Compte tenu de ces évolutions et d’une augmentation prévue de 4,5% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, le produit intérieur brut devrait s’accroitre de 2,9% en 2019 au lieu de 3% en 2018 avec un niveau d’inflation, en baisse situé à 1,2% en 2019 au lieu de 1,6% en 2018.
Le ralentissement de la croissance économique en 2019 devrait se traduire par de faibles créations nettes d’emploi. Néanmoins, avec une légère baisse du taux d’activité, le taux de chômage atteindrait 10,1% au lieu de 10% en 2018 et 10,2% enregistré en 2017.
La demande intérieure, quoiqu’en léger ralentissement, continuerait de tirer la croissance économique nationale, au moment où la contribution de la demande extérieure resterait négative.
Faible mobilisation de l'épargne nationale
Globalement, le financement de l’économie continuerait d’être marqué par la faible mobilisation de l’épargne intérieure. Celle-ci devrait représenter 22,2% du PIB au lieu de 22,5% en 2018. La consommation finale nationale connaitrait aux prix courants un ralentissement de son rythme de progression à 4,5% en 2019, plus élevé que celui de 4,1% du produit intérieur brut nominal.
En prenant en considération les revenus nets en provenance du reste du monde, qui devraient représenter 5,5% du PIB en 2019, l’épargne nationale se situerait à 27,7% du PIB, mettant en exergue la baisse tendancielle du taux d’épargne durant les dernières années.
L’investissement brut, de sa part, baisserait à 32% du PIB au lieu de 32,4% en 2018. Le compte Epargne-Investissement dégagerait, en conséquence un besoin de financement, en allégement qui devrait se situer à 4,3% du PIB en 2019 au lieu de 4,5% en 2018.
Au niveau du marché monétaire, les principales contreparties de la masse monétaire devraient connaitre une légère hausse, notamment les avoirs extérieurs nets qui devraient augmenter pour atteindre près de 235 milliards de dirhams. En outre, les créances nettes sur l’administration centrale devraient poursuivre leur tendance haussière enregistrée en 2018.
Pour leur part, les crédits bancaires devraient connaitre une amélioration de près de 3% en 2019. Dans ce contexte, et compte tenu des prévisions retenues pour la croissance économique nationale et l’évolution du niveau général des prix en 2019, la masse monétaire devrait s’accroitre de près de 4% au lieu de 3,5% en 2018.