Sur le plan boursier, les performances des marchés africains sont "hétérogènes", de l'avis de l'expert. Au 10 avril, et en devises locales, le Ghana est à -5,3%, la Tunisie à -12,3% ; l’Afrique du Sud à -15,9%, la BRVM et l'Île Maurice à -16,2% et le Nigéria à -20%.
Plus proches des performances des pays matures, le Maroc est à -23,6% et l’Egypte à -26,7%.
A noter que malgré quelques exceptions (Afrique du Sud, Ile Maurice, Nigéria ou Maroc), la plupart des devises africaines ont bien tenu face à l'euro.
"Au-delà de l’impact d'une propagation limitée du Covid-19 sur le continent, ces performances peuvent être expliquées par des niveaux de valorisation particulièrement bas sur certains marchés (Price Earning 2020 de 4 x au Ghana ; 6,4 x au Nigeria ; 6,8 x sur la BRVM…) mais aussi des mesures (différentes selon les pays) qui doivent permettre aux économies africaines de ne pas sombrer pendant et après la crise.", note Ouissem Barbouchi.
"Plusieurs états africains ont ainsi mis en place des mesures qui vont de la baisse des taux à des moratoires pour le remboursement des crédits bancaires en passant par la suspension des charges sociales voire parfois le report du paiement de l'impôt sur les sociétés", rappelle-t-il.
"Au sein d’OBAFRICA, nous constatons comme pour les crises précédentes que les entreprises qui tiennent le mieux sont celles qui affichent des bilan solides (cash net/peu ou pas de goodwill) et qui opèrent dans les secteurs les plus défensifs.", souligne le gérant.
"Les échanges que nous avons avec les dirigeants sont pour le moment rassurants et certains ont même vu la demande augmenter ces dernières semaines. C'est notamment le cas des secteurs de la consommation de base (poulet, fromage, produits d'hygiènes,…)".
Aussi, "les messages des dirigeants des secteurs bancaire et télécommunication sont rassurants.", selon lui.
Enfin dans la plupart des pays africains, la forte baisse du prix du baril permet aux entreprises de réduire sensiblement la facture énergétique, conclut l'expert dans une lettre aux investisseurs.
A.H