Lundi 13 Avril 2020

Covid-19 : Les investisseurs croient à une crise moins aiguë en Afrique

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Au 12 avril, l'Afrique compte environ 14.000 cas déclarés de Covid-19 pour un peu moins de 700 décès. C'est à quelques cas près la situation de la France le 22 mars dernier. Les investisseurs veulent croire à une situation bien moins grave que dans le reste du monde. 



"A ce stade, le nombre de cas reste faible pour un continent qui compte plus de 1,2Md d’habitants", explique Ouissem Barbouchi, président de OBAFRICA Asset management. 


 Ce gérant de portefeuille, spécialisé dans les placements en Afrique avance plusieurs explications à cette situation maîtrisée : "jeunesse de la population (1 personne sur 2 a moins de 18 ans), températures élevées dans certaines régions, faible densité excepté quelques mégapoles, utilisation régulière de Chloroquine dans certaines régions touchées par le paludisme (qui pour mettre en perspective tue chaque année 400 000 personnes en Afrique), flux relativement faibles en provenance d’Asie et d’Europe…".  

Aussi, le confinement généralisé dans de nombreux pays, associé parfois à des couvre-feux dès les premiers cas, a aidé à limiter la propagation du virus. "Une situation qui dans la majorité des pays ne peut durer trop longtemps, surtout dans ceux où l'économie informelle tient une place prépondérante". Plusieurs voix s'élèvent d'ores et déjà pour affirmer que la crise sociale aurait un « coût humain » bien plus important que celui engendré par la crise sanitaire. 


Bourses Africaines : des performances hétérogènes

 

Sur le plan boursier, les performances des marchés africains sont "hétérogènes", de l'avis de l'expert. Au 10 avril, et en devises locales, le Ghana est à -5,3%, la Tunisie à -12,3% ; l’Afrique du Sud à -15,9%, la BRVM et l'Île Maurice à -16,2% et le Nigéria à -20%.


 Plus proches des performances des pays matures, le Maroc est à -23,6% et l’Egypte à -26,7%.


A noter que malgré quelques exceptions (Afrique du Sud, Ile Maurice, Nigéria ou Maroc), la plupart des devises africaines ont bien tenu face à l'euro.

 "Au-delà de l’impact d'une propagation limitée du Covid-19 sur le continent, ces performances peuvent être expliquées par des niveaux de valorisation particulièrement bas sur certains marchés (Price Earning 2020 de 4 x au Ghana ; 6,4 x au Nigeria ; 6,8 x sur la BRVM…) mais aussi des mesures (différentes selon les pays) qui doivent permettre aux économies africaines de ne pas sombrer pendant et après la crise.", note Ouissem Barbouchi.

 "Plusieurs états africains ont ainsi mis en place des mesures qui vont de la baisse des taux à des moratoires pour le remboursement des crédits bancaires en passant par la suspension des charges sociales voire parfois le report du paiement de l'impôt sur les sociétés", rappelle-t-il. 

 "Au sein d’OBAFRICA, nous constatons comme pour les crises précédentes que les entreprises qui tiennent le mieux sont celles qui affichent des bilan solides (cash net/peu ou pas de goodwill) et qui opèrent dans les secteurs les plus défensifs.", souligne le gérant. 

 "Les échanges que nous avons avec les dirigeants sont pour le moment rassurants et certains ont même vu la demande augmenter ces dernières semaines. C'est notamment le cas des secteurs de la consommation de base (poulet, fromage, produits d'hygiènes,…)".


Aussi, "les messages des dirigeants des secteurs bancaire et télécommunication  sont rassurants.", selon lui. 

Enfin dans la plupart des pays africains, la forte baisse du prix du baril permet aux entreprises de réduire sensiblement la facture énergétique, conclut l'expert dans une lettre aux investisseurs.

 

A.H

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