Sous l’impulsion de Bank Al-Maghrib et dans une dynamique d’accompagnement et de préparation de l’écosystème à la transition vers la flexibilisation du Dirham, l’AMSM a conçu ce programme de sensibilisation en faveur de la communauté entrepreneuriale marocaine (importateurs et exportateurs de toute taille) pour la familiariser avec l’évolution du régime de change et la gestion des opérations de change.
Un besoin naissant avec la flexibilité du Dirham
A l’heure de la seconde phase de la flexibilisation du Dirham, (élargissement de la bande de fluctuation à + /- 5% le 9 mars 2020), les enjeux de cette campagne sont importants pour tous les opérateurs du marché de change. Elle joue un rôle d’information, de conseil, et de vulgarisation des concepts et fondamentaux de la flexibilisation du Dirham afin de mieux anticiper et appréhender le risque de change. Ce risque, de plus en plus prépondérant aujourd'hui, ne l'était pas il y a quelques années du fait de la faible marge de volatilité du Dirham. Aujourd'hui, les opérateurs sont dans l'obligation d'en prendre compte. Ceci alors que le Maroc s’est doté d’une règlementation et a mis en place une infrastructure permettant aux entreprises de mieux apprécier et gérer leur exposition à l’international.
Ainsi «Infitah», via sa campagne de communication à 360°, active plusieurs canaux. Parmi eux, une tournée régionale qui favorise la proximité et l’échange avec les entreprises membres de fédérations régionales professionnelles, d’associations entrepreneuriales/professionnelles et chambres de commerce.
Des défis à relever
L'un des principaux défis à relever pour rapprocher le tissu économique, particulièrement les PME, des produits de couverture, est celui de la fiscalité. Car à aujourd'hui, ces produits ne disposent pas d'un traitement dédié, provoquant un renchérissement du coût de la couverture. Abdelmalek Benabdeljalil, président de l'Association, explique que les professionnels ont pris le taureau par les cornes avec la réalisation d'une étude qui a été présentée à la DGI.
Sur cet aspect, Mounir Razki, responsable de la direction des Opérations monétaires et de change à Bank Al-Maghrib, confirme qu'un travail a été réalisé pour identifier des pistes d'amélioration et d'optimisation. Aujourd'hui, chaque instrument a une fiscalité propre et lorsqu'un opérateur combine deux instruments de couverture, cela créée des frictions. Il évoque une problématique d'interprétation qui est mise à plat actuellement pour l'intégrer dans le circuit législatif et l'incorporer dans le prochain PLF. Du moins, c'est ce qu'espèrent les opérateurs qui se réjouissent de la posture compréhensive de la DGI.
Un marché conséquent
On parle de 7.000 exportateurs et 25.000 importateurs pour plus de 700 Mds de dirhams d'échanges extérieurs. Ces chiffres, avancés par Driss Bencheikh, secrétaire général de l'Office des changes, montrent l'ampleur du marché à couvrir. Une grande partie de ces entreprises sont petites ou moyennes. Avec Infitah, les salles de marchés seront ouvertes à toutes ces sociétés, petites et grandes, même pour des sommes relativement modestes.