Sur le marché les investisseurs coincent la bulle!
Le festival des publications est terminé et les 28 Mds de dirhams de profits n’ont visiblement aucun effet sur le marché Actions casablancais. Il vient de clôturer sa cinquième semaine de baisse d’affiliée.
En effet, la Bourse de Casablanca a maintenu le cap baissier cette semaine. Une semaine à occulter, où les séances se sont suivies et se sont ressemblées. le Masi a marché sur les œufs, oscillant dans une fourchette de moins de 100 points lors de cette semaine et n’est pas parvenu à s’extirper de ses niveaux baissier (des plus bas annuels). Sa contreperformance annuelle se creuse à - 2,79%.
D’un point de vue technique, les intérêts vendeurs ont clairement pris le dessus au cours des dernières séances et les moyennes mobiles 20 et 50 jours matérialisent ce courant vendeur.
La configuration dynamique demeure baissière, bien que l'indice arrive désormais sur une zone de soutien. Mais seule une clôture au dessus des 11.633 points (RCT) repousserait cette lecture baissière.
L’immobilier respire
Bon point pour Alliances! Au terme de l’année 2016 l’immobilière a pu réduire sa dette bancaire de plus de 50%. Le management lors de la présentation des résultats annuels a confirmé que la masse des obligataires a validé le reprofilage du reliquat des dettes privées du Groupe qui devra être de 1,5 Md de dirhams à terme. De ce fait, les nouvelles dettes devront porter sur une période de 10 ans, tout en annonçant un délai de grâce de 4 ans pour les intérêts.
RDS a vu son chiffre d’affaires 2016 dépasser pour la première fois le cap des 2 Mds de dirhams. Une performance commerciale dépassant les objectifs annuels fixés par le management. D’autre part, RDS compte s’attaquer à 39 projets (29 en cours) représentant 71.000 unités dans les grands pôle urbains à forte demande. Reste à fixer le dividende pour l'année. Il faudra attendre quelques semaines pour cela. A noter que la valeur était, avec Attijariwafa bank, l'action la plus traitée cette semaine.
Des volumes tassés
Les volumes, premier indicateur d’activité boursière, montrent un grand désintérêt des investisseurs de la place. La volumétrie peu nourrie cette semaine, s’est chiffrée à 306 MDH sur le marché principal contre 620MDH la semaine passée ( la semaine du 27 avril) soit un net recul de 50%.
Dans ces conditions, le duo RDS et ATW canalise, à lui seul, près de 29% des transactions de la semaine. A ce titre, la société immobilière affiche une progression de 1,06%. Loin derrière, figurent les actions ADDOHA et IAM qui raflent, ensemble, près de 19% des échanges. Le volume quotidien moyen (VQM) depuis début 2017 s’établit, quant à lui, à 198,39 MDH.
Au volet des indicateurs macroéconomiques, le marché a pris connaissance cette semaine de la croissance au premier trimestre et du crédit bancaire au terme du mois de février, entre autres.
Une croissance économique tirée par l'agricole
Selon les dernières statistique du HCP, l’économie nationale aurait progressé de 4,3%, au premier trimestre 2017, au lieu de 1,7% une année auparavant. Cette performance aurait été, particulièrement, portée par le redressement de 12,9% de la valeur ajoutée agricole, au lieu d’une baisse de 9% au cours de la même période de 2016. Hors agriculture, la valeur ajoutée aurait affiché une hausse de 3%, tirée notamment par les activités du secteur tertiaire. Au deuxième trimestre 2017, avec une hausse de 14,8% de la valeur ajoutée agricole et une amélioration de 3,2% des activités non-agricoles, l’économie nationale progresserait de 4,6%, en variation annuelle.
Le rythme de progression du crédit bancaire décélère
Le crédit bancaire a atteint un encours de 793,5 Mds de dirhams à fin février. D'un mois à l'autre, il baisse de 0,7%. Depuis décembre 2016, l'évolution est de -3% alors qu'en rythme annuel, la progression est de 3,7%, en décélération par rapport à janvier où elle était de 4,4%.
Toujours en rythme annuel, les crédits de trésorerie affichent une baisse de 3,1% alors que les crédits à l'équipement progressent de 6,6%. Les crédits immobiliers connaissent une hausse de 3,8% en rythme annuel, portés par les crédits à l'habitat (+4,9%) alors que les crédits promoteurs connaissent une baisse de 0,1%. Ces derniers sont tout de même en hausse de 3,2% depuis fin décembre.
Par ailleurs, l'encours des créances en souffrance atteint 62,1 Mds de dirhams, stable par rapport au mois dernier et en progression de 7,5% en rythme annuel. Les créances en souffrance représentent désormais 7,8% des encours de crédits.
Dans le reste du monde, Draghi souffle le chaud, Yellen souffle le froid.
Les propos accommandants du patron de la BCE ont pris le pas sur la volonté de la Fed à réduire son bilan. En effet jeudi dernier, la présidente de la Fed a évoqué une possibilité de réduire la taille de son bilan avant la fin d’année.
Le bilan de la Réserve fédérale américaine qui atteint 4.500 milliards de dollars pourrait ne pas se contracter aussi rapidement qu'anticipé et se normaliser autour de 2.800 milliards de dollars à la fin 2021, selon des projections publiées jeudi par la Fed.
En Europe c’est un tout autre son de cloche. Le numéro Un de la banque centrale, Mario Draghi, a indiqué, qu’il n’y avait pour l’heure aucune raison de dévier de la trajectoire monétaire ultra-accommandante. Ainsi, la BCE n'a pas l'intention de relever ses taux d'intérêt avant la fin de son programme d'achats d'actifs.