Il y a des records qui exaltent, des envolées qui inspirent, et des replis qui rassurent. Cette semaine, la Bourse de Casablanca a marqué une pause, légitime et attendue, après un début d’année sur les chapeaux de roue.
Le Masi, après avoir atteint des sommets records, a reculé de 0,87% à 15.882 points. Un repli qui ressemble davantage à une respiration qu’à une véritable correction. Autant dire que, tout comme les arbres, les indices ne montent pas jusqu’au ciel.
Avec une performance annualisée toujours enviable de 7,51%, le Masi reste parmi les indices mondiaux les plus performants de ce début d’année. Mais après plusieurs semaines de rallye, il était temps de marquer une pause. Cette phase de consolidation, qui coïncide avec la troisième semaine de janvier, s’inscrit presque comme une tradition saisonnière (on en parle ici) : depuis 2021, cette période voit souvent une accalmie liée à une absence notable de catalyseurs et à l’attentisme des investisseurs, en attendant l’ouverture de la saison des résultats trimestriels en février.
Pourtant, le marché est loin d’être immobile. Les volumes échangés restent solides, atteignant un total de 2,78 milliards de dirhams. Les transactions sur le marché central "Actions" ont totalisé 2,14 Mds de DH, tandis que le marché de blocs a enregistré 634,95 MDH. En tête des volumes, le poids lourd habituel : Attijariwafa bank avec 132 MDH (soit une part de 12,18%), suivi de Résidences Dar Saada pour 81 MDH (10,35%), puis de la deuxième capitalisation du marché Maroc Telecom qui draine 58 MDH (7,23%).
Si le Masi et le Masi20 ont fléchi cette semaine, un autre indice a fait montre de résilience : le Masi Mid and Small Cap, qui affiche une progression symbolique de +0,06%. Une preuve que les investisseurs ne désertent pas les opportunités de croissance, même en période de consolidation.Sur le plan individuel, la semaine a offert son lot de contrastes. Managem, souvent star des podiums, a connu une chute de 11,48% à 3.052 DH, suivi par CTM (-8,77% à 1.050 DH) et Fenie Brossette (-7,41% à 125 DH). À l’inverse, les plus forte hausses les plus ont été enregistrées par des petits dossiers à l’image de SM Monétique (+16,13% à 360 DH), Rebab Company (+14,65% à 90 DH) et Risma (+12,15% à 277 DH).
Effet janvier : la mécanique des flux
A moins d’une semaine de la fin du mois, force est de constater que l’effet janvier a pleinement joué son rôle cette année. Les volumes en augmentation traduisent une prise de position active des gérants d’actifs, institutionnels et même particuliers. Ces derniers, à la recherche de valeurs décotées ou de secteurs prometteurs, ont dynamisé les échanges. Dans ce contexte, certaines valeurs défensives de croissance continuent d’attirer des flux importants.
Côté marché obligataire, le Trésor a effectué une levée notable de 3 milliards de dirhams, principalement sur des maturités courtes (13 semaines, 52 semaines et 2 ans). Ce choix reflète un environnement marqué par une baisse des taux sur le marché secondaire, particulièrement sur les échéances courtes.
Les prévisions restent optimistes. Selon BKGR, la stabilité des taux primaires, associée à une amélioration progressive de la liquidité bancaire, pourrait favoriser la demande pour les titres à court et moyen terme dans les prochaines semaines. Un signal fort pour un marché qui semble prêt à absorber ces émissions sans accroc.
En définitive, la consolidation en cours sur la Bourse de Casablanca n’a rien d’inquiétant. Bien au contraire, elle offre au marché l’opportunité de digérer ses récents records et de poser les bases d’une nouvelle dynamique haussière, en attendant que les premiers résultats trimestriels viennent redonner du souffle au flux d’actualités.
À 15.882 points, le Masi n’est peut-être donc plus au sommet de son élan, mais il reste solidement campé sur les hauteurs.