À l’issue de son exercice de projection en juin, Bank Al-Maghrib anticipe une nette reprise de la croissance en 2025 à 4,6% contre une projection initiale de 3,9% en mars et une poursuite de la désinflation avec un taux avoisinant les 1% en 2025. Les perspectives budgétaires restent globalement stables, avec un déficit attendu à 3,9% en 2025 et en légère amélioration à 3,4% en 2026.
Au niveau national, la croissance économique a atteint, selon les données des comptes nationaux annuels publiés par le HCP, 3,8% en 2024, un rythme bien plus rapide que ce que laissaient présager les données trimestrielles relatives à la même année. Selon les projections actualisées de Bank AlMaghrib, elle devrait connaitre une nette accélération cette année pour s’établir à 4,6%, puis se consoliderait à 4,4% en 2026. La valeur ajoutée agricole augmenterait de 5% en 2025, tenant compte d’une récolte céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 44 millions de quintaux (MQx), puis de 3,2% en 2026, sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 50 MQx. Pour les secteurs non agricoles, à la faveur principalement d’une forte dynamique de l’investissement dans les infrastructures, leur croissance avoisinerait 4,5% en 2025 et en 2026.
S’agissant de l’inflation, après deux années de niveaux élevés, elle a connu un ralentissement très sensible en 2024, revenant à 0,9% en moyenne. Elle devrait, selon les projections de Bank AlMaghrib, s’accélérer, tout en restant à un niveau modéré oscillant autour de 2% au cours des deux prochaines années. Sa composante sous-jacente est ressortie à 2,2% en 2024 et évoluerait également autour de 2% à moyen terme. Ces perspectives demeurent entourées de fortes incertitudes liées notamment, au plan externe, à la persistance des tensions géoéconomiques et à leurs implications sur l’inflation mondiale, et au plan interne, à l’évolution de l’offre de produits agricoles. Le Conseil a, par ailleurs, noté que les anticipations d’inflation restent ancrées, les experts du secteur financier s’attendant au premier trimestre 2025 à des taux moyens de 2,2% pour l’horizon de 8 trimestres et de 2,4% pour celui de 12 trimestres.
Sur le volet des finances publiques, l’année 2024 a connu une amélioration de 15,3% des recettes ordinaires, portée notamment par la performance notable des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont accrues de 6,5%, reflétant la hausse des dépenses de biens et services et 4 de celles d’investissement. Compte tenu de ces réalisations, des données de la loi de finances 2025 et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027, le déficit budgétaire hors produit de cession des participations de l’Etat devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’alléger graduellement, revenant de 4,1% du PIB en 2024 à 3,9% en 2025 et à 3,6% en 2026.