Intervenant à l'occasion de la cinquième réunion annuelle des agents et courtiers membres de la FNACAM, le président de la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance, Mohamed Hassan Bensalah, a mis en exergue l'importance d'un nouveau modèle de distribution dans le secteur, tout en louant la force du réseau traditionnel d'intermédiaires. "Notre secteur aurait été fragile, si nous ne disposions pas d’un réseau de distribution, solide et performant. C’est un fait incontestable !", a-t-il souligné.
Cela dit, les clients sont devenus plus exigeants et plus connectés. Pour pouvoir les toucher, les compagnies devront changer de fusil d'épaule. "Nous n’aurons d’autres choix que d’élargir nos canaux de distribution. Que ce soit via le digital ou via d’autres réseaux physiques, tels que les opérateurs télécom, les organismes de paiement ou encore les agences bancaires", a précisé Bensalah.
Il faut dire que le sujet fâche dans les communauté des intermédiaires dont 80% font principalement des primes automobiles. Un produit facilement accessible à travers les canaux digitaux. De l'avis même du président de la FNACAM, Farid Bensaid, "il y aura de la casse avec la distribution digitale. Beaucoup d'intermédiaires ne vont pas survivre". Bensalah a voulu tout de même les rassurer : "Il faut savoir qu’une stratégie multi-canal n’est pas une menace pour les Agents et Courtiers, mais vient en soutien pour drainer une clientèle nouvelle, notamment parmi les plus vulnérables, sur des produits peu ou pas commercialisés."
"C’est un sujet qu’il faut aborder avec autant de lucidité que de bon sens", a-t-il poursuivi. "Il ne s’agit pas d’un choix, mais d’une transformation profonde de notre société, de laquelle notre secteur ne peut rester en marge".
L’intermédiaire en assurance doit lui aussi penser à sa transformation digitale et certains d’entre vous ont déjà commencé, sachant que le conseil et le service après-vente promettent encore de beaux jours au réseau classique.
Toutes ces questions liées à la distribution, montrent à quel point il est important d’accélérer la réforme du Livre 4 du code des assurances. "Ce texte n’est plus en phase avec le contexte actuel et plusieurs évolutions s’imposent pour libérer les énergies".
Sur ce volet, Le président de l'ACAPS par intérim, Othman Khalil EL Alamy, a annoncé que l’amendement du livre IV du code des assurances relatif à laprésentation des opérations d’assurance se trouve ainsi parmi les grands chantiers auxquels l’Autorité devra s’atteler dans un futur proche. Cette révision permettra de mettre en place un cadre réglementaire plus adaptée à l’évolution de la distribution des produits d’assurances, de l’avènement des nouvelles technologies, mais également pour corriger un certain nombre d’insuffisances qui sont apparues, au fil des ans, avec la mise en œuvre effective du code des assurances. L’Autorité compte également initier avec le secteur, très prochainement, une réflexion sur une réforme profonde du code des assurances. Parmi les objectifs de cette forme, figure la mise en place d’un cadre légal et réglementaire pour les prochaines années, anticipant les évolutions futures sur toute la chaîne de valeur (de lasouscription à la gestion des sinistres), encourageant l’innovation et permettant de profiter pleinement de la dynamique induite par la révolution numérique.