Au premier trimestre 2025, les salles de marché des banques cotées ont dégagé un additionnel 1,2 milliard de dirhams de revenus, une tendance également perceptible chez les établissements non cotés de la place casablancaise. Les opérations de change et le trading de taux en sont les principaux moteurs.
Au premier trimestre 2025, les salles de marché des banques cotées ont généré plus de 1,2 milliard de dirhams de Produit net bancaire additionnel, l'équivalent du chiffre d'affaires chez les banques, soit une progression de 37 % sur un an. Ces revenus dépassent désormais l'évolution de ceux issus de l’activité de crédit, qui s’établit à 800 millions de dirhams (+5,8 % par rapport au T1 2024), et de la commission bancaire, limitée à 195 millions de dirhams (+5 %), selon des données compilées par M.S.IN. La même dynamique est observée chez les établissements non cotés, tels que Société Générale Maroc, Crédit Agricole du Maroc ou CDG Capital,
Cette évolution ne date pas d’hier : elle s’est construite sur la dernière décennie, à mesure que les banques accumulaient des excédents de liquidités placés en bons du Trésor. L’essor d’une poche « trading » de plus en plus volumineuse sur les produits de taux leur permet aujourd’hui de profiter pleinement de la détente des taux obligataires. L’épisode inflationniste de 2022-2023 n’a fait que temporiser cette trajectoire avant que la baisse des rendements ne vienne relancer la machine.
Le phénomène est particulièrement visible chez les plus gros opérateurs comme le groupe BCP, qui affiche la plus forte croissance du produit net bancaire (PNB) parmi les trois grands établissements du secteur au premier trimestre. Et pour cause, la revalorisation d’un portefeuille obligataire finement calibré pour capter la détente des taux.
Parallèlement, l’activité de change monte en puissance à mesure que l’économie marocaine s’ouvre davantage vers l’international. CIH Bank déclarait ainsi, fin 2024, que son desk de change était devenu un contributeur majeur de ses revenus de marché, lesquels pèsent 20 % de son PNB. La banque a de nouveau affiché une forte croissance de tous ses métiers au premier trimestre (+15,8%).
Moins consommatrices de fonds propres et plus margées que le crédit, les activités de marché devraient continuer à soutenir la rentabilité des banques marocaines dans un contexte de politique monétaire accommodante. Leurs bénéfices sont déjà à des niveaux historiques. Au 31 mars 2025, les seules banques cotées ont engrangé 5,6 milliards de dirhams de profits, contre 4,7 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 18,7 %.
Revenus des banques au T1 2025 | T1-2024 | T1-2025 | Variation |
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BANQUES | 22 065,32 | 24 417,56 | 10,66 % |
Attijariwafa Bank | 8 520,24 | 9 024,34 | 5,92 % |
BCP | 6 048,76 | 6 948,93 | 14,88 % |
Bank Of Africa | 4 465,48 | 4 967,85 | 11,25 % |
BMCI | 909,64 | 983,41 | 8,11 % |
CIH | 1 122,67 | 1 300,11 | 15,80 % |
CDM | 790,53 | 889,92 | 12,57 % |
CFG Bank | 208,00 | 303,00 | 45,67 % |