Lundi 09 Decembre 2019

Abdellatif jouahri analyse les risques qui pèsent sur la stabilité financière en Afrique

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Bank Al-Maghrib organise aujourd'hui à Rabat, la troisième édition du Symposium Régional de haut niveau sur la Stabilité Financière, en coordination avec le Ministère de l’Economie et des Finances, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) et l’Autorité de Contrôle des Assurance et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
 

Dans son allocution d'ouverture,  le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a livré sa vision des risques qui pèsent sur la stabilité financière dans la région. Selon lui, l’intégration financière en Afrique, si elle comporte des avantages et des opportunités indéniables, n’est pas sans risques en raison notamment "des possibles contagions et propagation de risques entre les systèmes financiers de nos pays". Le Wali estime qu'il devient urgent d’adapter les règles de gestion de ces risques, de mettre en place un dispositif de stress test approprié, et de renforcer la coopération entre régulateurs des pays d’origine et d’accueil.

Nouveaux risques

Les implications et effets disruptifs de la transformation digitale et des innovations technologiques sur la sphère financière africaine sont citées en premier par le Wali, il s’agit particulièrement, des risques d’utilisation des technologies informatiques à des fins de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, de protection des consommateurs et de recrudescence des cyberattaques ciblant le secteur financier. Sur ce dernier point, les institutions internationales sont unanimes quant à la nécessité de mettre en place un cadre de référence en matière de régulation de la cybersécurité. Au Maroc, les autorités financières ont établi en 2018 une feuille de route pour la surveillance du cyber risque au sein du système financier national en s’inspirant des standards internationaux.  Dans ce cadre, un diagnostic de la maturité des établissements financiers en matière de cybersécurité est en cours de préparation selon une démarche concertée entre les trois régulateurs.

Sur un autre volet, les changements climatiques constituent une "zone de vulnérabilité critique" pour le secteur financier, du fait qu’ils sont aujourd’hui une réalité quasiment irréversible. Dans ce sens, les risques physiques induits par la récurrence de plus en plus forte des catastrophes climatiques et les risques liés à la transition vers une économie à bas carbone, notamment quand elle est brutale et non ordonnée, peuvent entraîner des perturbations et des pertes financières significatives pouvant compromettre la résilience du secteur financier.

En conséquence, pour Jouahri, l’élaboration d’une cartographie des risques climatiques, même si elle demeure encore en gestation, s’impose aux régulateurs financiers au titre de leur mandat de stabilité financière. Ils sont ainsi appelés à améliorer progressivement leurs approches d’identification et de mesure des expositions du secteur financier à de tels risques. Cette problématique nous interpelle plus particulièrement du fait que la menace des changements climatiques est plus exacerbée dans notre continent africain.

Enfin, le Wali évoque la dernière crise financière de 2008 qui a révélé la nécessité de prévenir, gérer et réguler les risques liés à la faillite des établissements financiers, réputés jusqu’alors « too big to fail » Partant de ces enseignements, l’identification des institutions financières revêtant une importance systémique et la mise en place d’un cadre de surveillance renforcée et de résolution de ces établissements, ont été parmi les principales réformes post-crises engagées.

 

C’est ainsi que plusieurs pays ont réalisé d’importantes avancées en la matière principalement en ce qui concerne la mise en place d’un dispositif de résolution et de gestion de crises permettant de définir les pouvoirs, les instruments et les mécanismes de financement requis pour traiter d’une manière ordonnée et maîtrisée les éventuels cas de résolution.

Ce symposium s’arrête sur les dernières évolutions des activités du FSB, de l’ABCA, de l’IAIS et de l’OICV. Il traite ensuite des opportunités et des risques en lien avec l’intégration financière en Afrique, dans un contexte de mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Les participants ont également l’occasion de débattre des nouvelles vulnérabilités et risques émergents impactant la stabilité financière, notamment ceux induits par la révolution digitale et les changements climatiques. Le programme de l’évènement inclut enfin une session dédiée au partage d’expériences en matière de cadre de résolution et de gestion de crises du secteur financier.

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