Andrew Left, fondateur de Citron Research, spécialiste du Short Selling condamné à cinq ans d'interdiction de courtage pour avoir délivré des affirmations « fausses et trompeuses » à Hong Kong en 2016 selon les autorités boursières chinoises, s'attaque au dossier Jumia. Selon ce cabinet, qui fait de la détection d'informations trompeuses par les sociétés une spécialité, Jumia aurait surestimé les indicateurs de performance présentés aux investisseurs lors de son IPO.
Dans son prospectus transmis à la SEC, le gendarme boursier américain, Jumia aurait gonflé certains chiffres clés, comme le nombre d'utilisateurs actifs (2,7 millions contre 2,1 millions dans la présentation d'octobre) ou le nombre de vendeurs tiers (53.000 contre 43.000). Elle aurait aussi minoré le fait qu'environ 41 % des commandes réalisées sur le site sont en réalité annulées, réexpédiées ou non livrées.
L'action a d'ailleurs effacé l'ensemble de ses gains en Bourse depuis son introduction. Il fallu la publication lundi de ses résultats trimestriels lundi pour se ressaisir.
Jumia s'était approchée des 50 dollars à son plus haut début mai. Elle reste au dessus de son cours d'introduction, à 14,50 dollars en traitant actuellement autour de 26 dollars.
En réagissant aux accusations de Citron Research, Sacha Poignonnec, cofondateur de Jumia, a affirmé maintenir totalement les chiffres du prospectus et d'ajouter dans une déclaration aux Echos « nous ne nous laisserons pas distraire par ceux qui veulent créer du doute pour faire des bénéfices à nos frais et à ceux de nos investisseurs de long terme ».