Jeudi 16 Novembre 2023

Marché obligataire : 2024 s'annonce encore meilleure

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Les fondamentaux du marché obligataire suggèrent une poursuite de la détente des taux en 2024

Après un début d'année volatil, le marché obligataire a retrouvé une certaine stabilité, montrant des signes de détente dès le mois de mai. Sur ce marché, caractérisé par une corrélation inverse entre les prix des actifs et l'évolution des taux, les opérateurs s'accordent de plus en plus sur une détente continue des taux sans risque en 2024. Cela sous-entend une valorisation des obligations existantes, en l'occurence le stock d'obligations émises par l'Etat.

 

Cette perspective optimiste repose sur plusieurs facteurs macroéconomiques. Les gestionnaires d'actifs soulignent que, malgré de nombreux projets annoncés, le plan de mobilisation de ressources devrait éviter une pression excessive sur le marché intérieur de la dette. Ce marché devrait en plus bénéficier d'un retour significatif des liquidités, éloignées pendant un temps par l'inflation et le resserrement de la politique monétaire.

 

 

Les gérants d'actifs anticipent que les obligations à moyen et long terme deviendront le segment privilégié en 2024.

 

 

 

Projets en cours et financements associés

Après la mise en œuvre complète de l’assurance maladie obligatoire en décembre 2022, le budget de l'État pour 2024-2026 intègre notamment le lancement d'un programme d'aide sociale directe prévu pour 2023. Il inclut également la continuation de la refonte du système national de santé et la mise en œuvre de la feuille de route pour la réforme du système éducatif 2022-2026. De plus, une enveloppe particulière est accordée au programme d’urgence de reconstruction post-séisme d'Al Haouz, prévu de 2024 à 2028 pour un total de 120 Mds de dirhams. De nouvelles stratégies et programmes sectoriels viennent compléter ce tableau, notamment l’opérationnalisation de l’aide au logement et la réforme progressive du régime de compensation.

 

Mais, en face, le plan de financement est jugé crédible et rassurant. Le programme triennal du gouvernement, actuellement discuté au parlement, vise à renforcer l'utilisation de la fiscalité pour financer les politiques publiques. Le PLF 2024 met l'accent sur la réforme de la TVA, en plus de la mobilisation de financements innovants, du recours aux partenariats public-privé et de la rationalisation de la gestion du portefeuille public.

 

L'équilibre entre recettes et dépenses devrait conduire à un déficit de 62 milliards de dirhams, dont une majorité (40 Mds) serait financée par des sources externes. Cela se traduit par un besoin mensuel limité de 10 milliards sur le marché intérieur. Face à cela, les investisseurs institutionnels, attirés par des rendements supérieurs à 4% sur le marché obligataire, devraient continuer à privilégier ce marché dans un contexte de normalisation de l'inflation et de stabilisation des taux directeurs. Deux choses qui les ont fait fuire l'an dernier. Les gérants d'actifs anticipent que les obligations à moyen et long terme deviendront le segment privilégié en 2024.

 

Introduction d'une règle budgétaire pour plus de crédibilité

Cette année, et pour encore plus de crédibilité, le département du Trésor introduit une règle budgétaire axée sur un encrage de la dette à moyen terme et l'extension de la Loi organique des finances aux établissements publics bénéficiant de ressources de l’État. Cette mesure vise à garantir la soutenabilité de la dette, avec des risques contenus grâce à la consolidation budgétaire et aux réformes en cours, ainsi qu'à une reprise économique progressive.

Le gouvernement assure que, grâce à une gestion active de la dette et de la trésorerie, axée principalement sur le marché intérieur, la dette du Trésor reste soutenable. Cette position est renforcée par les évaluations de partenaires internationaux, dont le FMI et la Banque mondiale. Ainsi, selon les prévisions macroéconomiques, la dette du Trésor devrait suivre une trajectoire descendante, passant de 71,6% du PIB à fin 2022 à 68,5% en 2026, avec l'objectif de la ramener à environ 65% du PIB d'ici 2030.

 

 

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