Cette opération devrait renforcer la dynamique positive du marché obligataire marocain, qui bénéficie, depuis l’été 2023, d’une baisse des taux de rendement. Cette tendance est principalement soutenue par la diminution de l'inflation et par une situation budgétaire relativement favorable.
Le marché obligataire, qui s’apprécie en période de baisse des taux, profite également de l'amélioration des conditions de financement du Trésor sur le marché domestique. Cette amélioration, amorcée au second semestre 2023, s’est poursuivie de manière marquée au cours du premier semestre 2024. Elle se traduit par un engouement des investisseurs pour les maturités moyennes et longues, accompagné d’une baisse des taux sur le marché intérieur.
La Direction du Trésor s’est félicitée de cette évolution, expliquant que cette tendance résulte « d’un contexte de désinflation, couplé aux anticipations d’un assouplissement de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM) avant la fin de l’année 2024, en phase avec les tendances internationales ». Cette dynamique a été confirmée par une première baisse du taux directeur de BAM de 25 points de base, intervenue le 25 juin 2024.
L'optimisme entourant le marché pourrait être renforcé par les récentes déclarations de Jouahri depuis Washington, où il a précisé que le gouvernement se prépare à une nouvelle sortie sur les marchés internationaux pour lever 1 milliard de dollars d’ici début 2025. Si cette émission se concrétise, elle pourrait, dans les conditions actuelles du marché, accélérer encore la baisse des taux et alléger la pression sur les échéances de remboursement.
En se basant sur l'encours à fin 2023, le calendrier des remboursements pour les dix prochaines années est marqué par plusieurs échéances importantes, notamment pour les émissions du Trésor et de l’OCP sur le marché international. Les échéances majeures pour le Trésor auront lieu en 2024, 2026, 2027, 2028, 2030, 2031, 2032 et 2033. Quant à l’OCP, les remboursements interviendront en 2024, 2025 et 2031.
Hors euro-obligations, le profil d'amortissement des emprunts extérieurs reste équilibré grâce à la nature à long terme et amortissable des prêts contractés auprès des créanciers officiels. Cela permet de limiter le risque de refinancement. Les projections sur les dix prochaines années montrent une baisse progressive du service de la dette extérieure publique hors euro-obligations, à un rythme annuel moyen de 6,3 %. Sur la période 2024-2028, le service de cette dette devrait s’établir en moyenne à environ 33 milliards de dirhams (DH) par an, avant de diminuer à près de 24,1 milliards DH par an en moyenne entre 2029 et 2033.