Selon nos informations, GPC Carton, filiale du groupe Ynna Holding, prépare son introduction en Bourse.
L’idée n’est pas nouvelle : feu Miloud Chaâbi, fondateur du groupe Ynna Holding, nourrissait déjà cette ambition il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, le projet serait sur la bonne voie pour enfin se concrétiser. Spécialiste de la fabrication d’emballages en carton ondulé depuis sa création en 1992, GPC Carton fait partie des quelque quinze filiales de la galaxie Ynna Holding et se positionne comme un acteur incontournable du secteur au Maroc. Son entrée en Bourse reste toutefois soumise au visa de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).
Avec sept unités de production réparties entre le Gharb, le Souss-Massa-Drâa et le Grand Casablanca, GPC Carton détient environ 30% du marché national, selon des statistiques récentes. Il occupe ainsi la deuxième place derrière International Paper (CMCP), qui couvre près de 50% de la demande au Maroc. Le reste du marché est partagé entre des opérateurs de taille plus modeste comme Med Paper, All Jeeser ou encore Sipat.
La société accompagne les besoins d’emballage de multiples secteurs industriels et agricoles, et s’est imposée au fil des années comme un partenaire de référence pour les grands donneurs d’ordre. En 2024, elle a réalisé un chiffre d’affaires proche de 1,9 milliard de dirhams pour un bénéfice net de 184 millions de dirhams.
Une entreprise déjà familière du marché des capitaux
GPC Carton bénéficie d’une structure financière jugée solide et a déjà démontré sa capacité à répondre aux exigences de transparence propres aux marchés des capitaux. Pas plus tard que l’été dernier, l’entreprise a ainsi procédé à une opération de titrisation de créances dites «vertes», qui lui a permis de mobiliser 250 millions de dirhams en transformant des créances commerciales en liquidités.
Des perspectives portées par une demande soutenue
Le marché marocain du papier et du carton présente des fondamentaux favorables. La consommation annuelle de carton ondulé avoisine 525.000 tonnes, dont 50.000 importées. La croissance de la demande s’établit en moyenne à 10% par an depuis une décennie, et les professionnels du secteur estiment que cette tendance devrait perdurer au moins sur les dix prochaines années.
Plusieurs facteurs soutiennent cette dynamique. D’une part, la consommation par habitant reste encore faible au Maroc, avec 26 kg par an, contre une moyenne mondiale de 57 kg et plus de 200 kg aux États-Unis, ce qui laisse présager un fort potentiel de rattrapage.
D’autre part, la crise sanitaire liée au Covid-19 a accéléré l’essor du e-commerce, grand consommateur de carton, et a renforcé l’importance des emballages dans le cadre du développement de l’économie verte.
Par ailleurs, la valorisation croissante des produits agricoles génère une demande additionnelle soutenue. Dans ce contexte, les acteurs du carton et de l’emballage ambitionnent de faire du Maroc un véritable hub régional, capable d’accompagner non seulement la demande locale, mais aussi le développement des exportations.
L’introduction en Bourse de GPC Carton, si elle se concrétise, permettrait à l’entreprise de renforcer sa visibilité, d’élargir ses sources de financement et de consolider son rôle de pilier dans un secteur appelé à croître fortement dans les prochaines années.
A.Hlimi