Fitch Solutions vient d'actualiser ses prévisions macroéconomiques pour le Royaume.
Fitch Solutions, a abaissé ses prévisions de croissance du PIB réel du Maroc pour 2023 de 3,4 % à 1,8 % le 3 avril. " Nous nous attendons à ce que l'accélération de l'inflation, un resserrement monétaire plus agressif et une reprise modérée de la production agricole pèsent plus lourdement sur la croissance que nous ne l'avions prévu auparavant", écrit ce bureau de recherche.
La révision fait suite à la publication du PIB au quatrième trimestre 2022 par le HCP et qui montrait un ralentissement de la croissance à 0,5 % en glissement annuel. "Nous sommes également devenus plus baissiers sur la production agricole, les conditions météorologiques défavorables ayant fait dérailler nos attentes d'une reprise du secteur".
Fitch Solutions prévoit que la hausse des taux d'intérêt en 2023 continuera de limiter la croissance des prêts et de peser sur l'investissement. "En effet, nous avons récemment révisé à la hausse notre prévision de taux directeur fin 2023 de 4,00 % à 4,50 % suite à une augmentation significative de l'inflation. Nous pensons que des taux d'intérêt plus élevés compenseront en partie l'augmentation prévue des dépenses d'investissement du gouvernement, ce qui nous incite à réviser à la baisse nos prévisions de contribution des investissements au PIB en 2023 de 1,3 pp à 1,0 pp. Néanmoins, cela marquerait une amélioration par rapport à -0,6 pp en 2022".
L'inflation à 7,8% en 2023
L'accélération de l'inflation et la croissance atone du secteur agricole, ainsi que le chômage élevé pèsent considérablement sur la consommation privée. "En effet, nous avons récemment révisé à la hausse nos prévisions d'inflation moyenne pour 2023 de 5,0 % à 7,8 %. Nos prévisions impliquent désormais que l'inflation moyenne s'accélérera de 6,6 % en 2022, pour atteindre son plus haut niveau depuis plus de quatre décennies, ce qui limitera davantage le pouvoir d'achat des ménages".
De même, une reprise molle du secteur agricole, qui emploie plus du quart de la population active marocaine, continuera de peser sur le pouvoir d'achat. Cela s'ajoutera aux niveaux élevés de chômage, qui ne sont pas encore tombés en dessous des niveaux d'avant le Covid-19 (En conséquence, nous prévoyons désormais que la consommation privée ne contribuera qu'à hauteur de 0,8 pp à la croissance, contre une prévision précédente de 1,7 pp, ce qui est nettement inférieur à la moyenne sur 10 ans pré-Covid-19 de 2,0 pp.