Les risques opérationnels, souvent invisibles pour les clients, représentent une menace sérieuse pour la continuité des activités bancaires.
Bank Al-Maghrib (BAM) impose aux banques marocaines une gestion rigoureuse de ces risques, encadrée par des directives spécifiques comme la Directive n°29/G/2007. L’objectif ? Préparer les établissements à faire face aux perturbations tout en assurant aux clients l’accès continu aux services financiers.
Selon BAM, les risques opérationnels comprennent les pertes liées aux défaillances des systèmes, aux erreurs humaines, et aux événements externes tels que les catastrophes naturelles. La directive demande aux établissements de crédit de cartographier ces risques, identifiant notamment des sources comme la fraude interne et externe, les interruptions de service, et les défauts dans la gestion des processus .
Pour évaluer ces risques, les banques sont tenues de mener des analyses d’impact sur leurs activités, en tenant compte des facteurs géographiques et organisationnels. Ces analyses permettent de quantifier les pertes potentielles en cas de perturbation, un outil essentiel pour prioriser les mesures de sécurité et de reprise d’activité .
Plans de continuité d’activité : Un gage de résilience
La Directive n°47/G/2007 de BAM spécifie que chaque banque doit mettre en place un plan de continuité d’activité (PCA) couvrant plusieurs éléments critiques. Ce plan doit inclure des mesures pour protéger et récupérer les données, prévoir des sites de secours pour relocaliser les opérations, et déterminer les niveaux de services minimaux pour garantir la continuité.
Les banques doivent, par ailleurs, tester régulièrement ces plans pour évaluer leur efficacité, notamment en cas d’interruptions de service dues à des attaques informatiques ou à des défaillances systémiques. Ces tests permettent d’ajuster le PCA en fonction des résultats, en tenant compte de nouveaux risques ou de changements dans les infrastructures.
La directive impose également une stricte séparation des rôles dans la gestion des risques. L’organe d’administration (comme le conseil d’administration) doit approuver la stratégie de continuité et est informé régulièrement de l’état du PCA. La direction générale, de son côté, est responsable de la mise en œuvre de ce plan et de sa mise à jour régulière.
Un comité de crise et un responsable du PCA sont également obligatoires dans chaque établissement. Ces entités ont pour mission de coordonner les actions en cas de crise, de gérer les ressources humaines critiques, et d’assurer une communication efficace avec toutes les parties prenantes.
Des tests de continuité pour garantir la fiabilité
Les banques doivent effectuer des tests de leurs capacités de continuité, notamment sur les centres de secours à distance et sur les systèmes critiques de traitement des opérations. Ces tests incluent des scénarios impliquant les clients, les sous-traitants, et les contreparties bancaires. BAM exige que les résultats de ces tests soient documentés et analysés, permettant ainsi de renforcer le dispositif de continuité si nécessaire.
Les exigences de Bank Al-Maghrib en matière de gestion des risques opérationnels démontrent une volonté d’assurer la continuité des services bancaires en toute circonstance. En imposant des plans de continuité stricts, des tests réguliers, et une identification précise des risques, BAM fait des banques marocaines des bastions de résilience. Pour les clients, cette sécurité renforcée garantit un accès ininterrompu aux services essentiels, même en cas de crise, ce qui est une preuve supplémentaire de la fiabilité du système bancaire marocain.