Cette étude est réalisée dans le cadre des documents de travail de Bank Al-Maghrib qui sont des papiers de recherche produits par les cadres de Bank Al-Maghrib ou en collaboration avec des chercheurs externes principalement dans les domaines constituant le centre d’intérêt de l’Institution. Ces publications sont une occasion de partager les résultats des travaux menés par des chercheurs de Bank Al-Maghrib avec la communauté scientifique et le grand public. Leur diffusion permettra de susciter les débats sur les questions économiques et financières et renforcer les liens avec les milieux universitaires et de recherche.
Il ressort de cette étude que l’endettement par taille est relativement hétérogène. Ainsi, les GE et les PME recourent plus à l’emprunt financier comparativement aux TPE. Ces dernières font appel davantage à la dette auprès des associées. Les crédits commerciaux occupent une place importante pour toutes les catégories.
Les résultats de cette étude montrent par ailleurs que les décisions de politique monétaire impactent l’endettement financier des entreprises non financières. En effet, une baisse de 100 points de base du taux interbancaire engendrerait une hausse du ratio de la dette financière de l’ordre de 0.04 point de pourcentage.
Par taille, l’impact de cette baisse est relativement plus important pour les PME et TPE comparativement aux grandes entreprises. En outre, les résultats des estimations montrent que la réaction des entreprises aux décisions de politique monétaire est hétérogène en fonction du collatéral, du profit et de la taille.
Enfin, il ressort que les PME et les TPE tendent à substituer l’endettement bancaire par le crédit commercial et la dette auprès des associés, suite à une hausse du taux d’intérêt.
Autres résultats
Les actions d’assouplissement des conditions de crédit sembleraient avoir consolidé l’accès des PME au financement bancaire
Malgré l’atonie des crédits bancaires liée à un contexte économique peu favorable, le taux d’endettement des PME est resté plus ou moins stable en raison notamment de la politique monétaire accommodante adoptée par BAM durant la période étudiée (2010-2016). A ce titre, il convient de noter que d’autres instruments d’intervention ont vraisemblablement contribué à l’amélioration des conditions d’octroi des crédits, tels que : l’élargissement du collatéral, la mise en place du fonds de soutien financier aux TPME, le mécanisme d’intervention en faveur de la TPME et l’amélioration du dispositif informationnel du secteur bancaire.
L’endettement et le cycle économique
Les estimations montrent que l’endettement des PME est procyclique, ce qui signifie que le ratio d’endettement est positivement corrélé avec le taux de croissance du PIB. En revanche, ce ratio ne semble pas être affecté par la position du cycle économique pour les GE et TPE.
La réaction des entreprises aux décisions de politique monétaire est hétérogène en fonction du collatéral, du profit et de la taille
Les résultats montrent que suite à une politique monétaire restrictive, les entreprises les mieux collatéralisées réduisent moins leurs ratios d’endettement. De même, il ressort que les entreprises ayant généré plus de profit sont moins sensibles à une hausse des taux d’intérêt. En outre, la taille est un facteur d’interaction avec la politique monétaire pour les PME et les TPE. A ce titre, plus la taille de ces entreprises augmente, moins elles sont affectées par une hausse du taux d’intérêt.
Substituabilité entre les crédits bancaires et les crédits commerciaux
Les résultats montrent que les PME et les TPE tendent à substituer l’endettement bancaire par le crédit commercial et la dette auprès des associés, suite à une hausse du taux d’intérêt.
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Hicham Bennouna, Tomasz Chmielewski, Mohamed Doukali