Les entreprises traditionnelles, industrielles ou de services, ont des directions historiques qui produisent un nombre de plus en plus important de données : Finances, contrôle de gestion, RH ou encore marketing, commercial et DSI, sont autant de directions qui produisent ces flux. Dans un contexte de plus en plus digitalisé, l'enjeu pour ces entreprises est de pouvoir analyser et tirer des conclusions rapidement (si ce n'est instantanément) sur ce qui se passe dans l'entreprise et son marché. Cette immédiateté du traitement explique l'importance de ce métier. Celui de Data Scientist.
Les conclusions du Digital Trends Morocco 2017, une étude très sérieuse sur les tendances digitales au Maroc, particulièrement chez les grands comptes (les annonceurs) montrent que ces entreprises ont pris conscience de la nécessité de renforcer leurs équipes digitales avec des compétences spécifiques : 52% des annonceurs pensent recruter des personnes pour leur activité digitale en 2017, contre 39% seulement en 2016. Le Data Scientist arrive en tête des besoins, aux côtés des chef Media Online et les responsables innovation.
Source : Digital Trends Morocco 2017.
Data Scientist, Big Data et données clients
Alors que les plus grands besoins des entreprises en termes de Big Data consistent à mieux gérer la relation client (On en parle ici), les mêmes besoins ressortent lorsqu'il s'agit du Data Scientist : Ce type de profils permet de bénéficier d’une connaissance très pointue des clients : qui achète quel produit, à quelle fréquence, dans quelle tranche de prix, en tenant compte de quel type de promotions ; qui s’intéressent à quoi, quels sont les signaux faibles et les tendances émergentes ?... Bref, de quoi piloter le plus clairement possible sa stratégie commerciale. Il doit donc connaître les métiers de l'entreprise, ses processus, ses clients et son environnement.
Community manager : Un métier saturé (Pour l'instant ?)
Le Digital Trends Morocco 2017 montre également que certains métiers comme le Community management ou le chef de projet web seront moins demandés cette année. Concernant le Community management, par exemple, 27% seulement des annonceurs disent vouloir en recruter, contre 34% l'an dernier. Il faut dire qu'une vague de recrutements a déjà eu lieu dans le passé : Ces entreprises sont donc déjà "équipées", ce qui explique peut-être la baisse de la demande sur ce type de postes. Mais vu le nombre d'annonceurs en cours de refonte de leurs activités digitales, il faut s'attendre à ce qu'une nouvelle valse de recrutements se déclenche à moyen terme.
Enfin, et c'est peut-être un point de vigilance pour le secteur digital marocain : Le manque de maturité des grands comptes est flagrant : 82% d'entre eux veulent utiliser le digital pour renforcer leur notoriété, alors que 65% seulement souhaitent l'utiliser pour améliorer l'expérience client. C'est à se demander si ces entreprises gardent encore en tête que le client doit être au centre de la stratégie. Ce postulat économique serait-il relégué au second plan au profit de l'égo des Community managers ? Ces derniers s'oublient des fois à se gargariser de likes et partagent occasionnés par leurs posts, oubliant que leur fonction première est d'être à l'écoute du client et de gérer, comme l'intitulé de leur poste l'indique, la communauté autour de la marque. Souvent, le trop de délégations de pouvoirs et une hiérarchie qui s'arrête à l'analyse des chiffres, provoquent un glissement dans les agissements des CM. Le comportement moutonnier, qui consiste à faire comme le voisin sans réelle recherche d'innovation, est également une marque de manque de maturité des stratégies digitales. Mais restons positifs : Le manque de maturité indique également abondance d'opportunités.
Objectifs de la stratégie digitale. Source : Digital Trends Morocco 2017.