Vendredi 24 Avril 2020

Covid-19 : Malmené par la crise, le BTP espère une relance d'urgence

Analyse du Marché Boursier Marocain

 

Une préférence nationale de 15% pour tous les marchés publics doit être instaurée après la crisepréconisent les professionnels.

60% des entreprises du secteur sont à l’arrêt selon le HCP.

 

Chantiers tournant au ralenti, problématique d’approvisionnement, difficultés de financement de trésorerie, absence de la main d’œuvre,...le secteur du BTP subit un violent coup d’arrêt depuis le début de la crise sanitaire.

Un arrêt qui n’est pas sans conséquences, puisque "le secteur souffre actuellement d'une baisse d'activité très significative et donc d'une baisse de chiffre d'affaires aussi bien pour le bâtiment que pour les travaux publics respectivement de 75% et 60%", explique la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) dans une lettre adressée au Gouvernement.

En effet, selon une enquête réalisée par le Haut-Commissariat au Plan le secteur de la construction est l’un des plus touchés par cette crise sanitaire, avec près de 60% des entreprises en arrêt.

 

La main d’œuvre se fait rare

Plusieurs facteurs ont poussé à cette baisse drastique de l’activité, selon la FNBTP. L’absence de main d’œuvre étant la principale. Cette dernière, selon la profession, a quitté volontairement les chantiers dès l’annonce de l’état d’urgence. D'autant que la reprise de cette main d’œuvre s’avère désormais “problématique” du fait des restrictions en ville de circulation imposées par les autorités.

Notons que la même enquête du HCP, nous apprend que le secteur de la construction aurait également enregistré une réduction de près de 170.000 postes d’emploi durant cette période, soit 24% de l’emploi global de ce secteur.

Une autre raison avancée est liée à un problème de fourniture sur les chantiers. “Plusieurs usines de matières premières sont soit fermées soit refusent de livrer leurs marchandises exigeant un paiement en avance”. Chose que la trésorerie de certaines entreprises ne permet pas. La Fédération explique aussi qu’une majorité de banques, considérant le secteur trop risqué ont opposé des refus aux demandes de report des échéances des crédits et leasing.

 

Propositions pour gérer la crise

Tenant compte de ces constats alarmants, la Fédération a proposé au gouvernement des mesures permettant la gestion de la crise et d'autres pour la période de la relance après la crise. 

Pour ce qui est des propositions relatives à la gestion de la crise, la profession propose de "déclarer la continuité d'activité de notre secteur, et la reprise des chantiers à l'arrêt par le gouvernement et ce dans l'intérêt économique et social du pays".

Cette proposition répond certes à l’intérêt économique du Royaume mais implique des risques sanitaires pour les travailleurs.

Parmi les propositions figure aussi le fait de reconnaître la situation actuelle comme cas de force majeure pour tous les marchés publics. Proposition que le gouvernement n’a pas tardé à accepter.

Le ministère des Finances a en effet considéré que l’impact de l’état d’urgence sanitaire et des mesures de confinement des personnes sur les délais d’exécution des marchés comme étant indépendant de la volonté des entreprises titulaires de marchés publics, relevant de ce fait, des cas de force majeur. Qui plus est, le ministère  a invité les maitres d’ouvrages relevant des administrations de l’Etat à réserver une suite favorable aux demandes des entreprises invoquant “la force majeur”.

Une autre proposition de la FNBTP a trait au report sans intérêts des échéances de remboursement des crédits envers les banques et les sociétés de leasing comme annoncé par le Comité de veille de tous les crédits y compris ceux accordés dans le cadre des nantissements des marchés. 

 

L'après Covid-19

Pour ce qui est du plan post-crise sanitaire, quatre demandes ont été formulées. Ainsi, il est question de relancer la commande publique avec des critères d'attribution autres que la règle du moins disant actuelle qui est à l'origine de la casse des prix qui a causé des dégâts néfastes aux entreprises et aux ouvrages.

En parallèle, la profession veut instaurer systématiquement une avance de 10% à 20% pour tous les marchés publics, en plus d’une préférence nationale de 15% pour tous les marchés publics.

Enfin, la Fédération souhaite inciter les banques à jouer leur rôle et accompagner les entreprises en difficulté et à ne pas refuser de nantir les marchés publics. 

Au final, en attendant que ces propositions trouvent échos favorables auprès des autorités, le secteur devrait encore faire face aux conséquences désastreuses de cette crise mondiale, dont l’issue est encore incertaine. 

Y.S

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