Les résultats de l’enquête (1) menée dans le cadre de la tenue de l’édition 2016 du salon MED-IT et publiée aujourd'hui montrent que malgré un intérêt apparent pour le Big Data, les entreprises marocaines opérant dans les secteurs traditionnels (Banques, Assurances, services publics....), n'ont pas de réels projets en cours. “Le passage des intentions aux actes semble prendre un peu plus de temps qu’anticipé initialement par manque de retour d’expériences”, lit-on dans les résultats de l'étude.
La tête dans le guidon
Les DSI sont attendus par leurs directions générales sur leur capacité à opérer les systèmes existants et à soutenir les activités business en cours. Ils ont la tête dans le guidon et gèrent l'opérationnel au quotidien. Dans ces conditions, il leur est difficile de pouvoir réfléchir à des changements de business models sans l’implication forte des directions métiers qu’ils servent au jour le jour. Cette cassure dans la perception de l'importance du big data se ressent au niveau des résultats de cette étude où près de 71% des personnes interrogées n’ont pas de projet en cours dans le domaine du Big Data Et la quasi-totalité n’envisage pas de lancer de projet avant 6 mois au mieux tout en précisant être en observation des tendances du marché et de la concurrence. En gros, on ne fait rien par manque de temps et d'intérêt de la hiérarchie. Mais on regarde tout de même ce qui se passe.
Un choix clairement affiché d’observation du marché plutôt que de prise de risques pour des projets dont les bénéfices sont encore mal appréhendés par la plupart des acteurs. On peut d'ailleurs constater que 24% des sociétés ayant un projet Big Data en Production délivrent des résultats encourageants.
Le CRM au coeur des projets
La répartition des besoins exprimés par domaines d’applications fait état d’un peu plus de 46% dans le CRM et de près de 25,5% dans l’optimisation des opérations. Sans doute que les DSI miroitent l'amélioration de l'expérience client pour débloquer des budgets. En revanche, le grand absent de ces retours est le e-Commerce. Mais il faut dire que ceci est biaisé par la structure de l'étude étant donné que ce secteur est traditionnellement l’apanage des startups et autres structures de type « purs-players » (dont le revenu est basée en totalité sur une activité digitale) et dont les dirigeants ne faisaient pas partie de la population ciblée par l’enquête.
Une faible prise de risques
L'autre élément qui ressort de cette étude est que les secteurs qui ont parié sur le Big Data l’ont fait sur des domaines pour lesquels il existe un retour d’expérience assez important au niveau mondial. Ce qui semble logique vu l'importance des investissements engagés : On ne fait pas d'expérimentations à coup de millions de dirhams.
L’innovation dans le Big Data tirée par le secteur public
Concernant les secteurs d’activités, les initiatives remontées de l’enquête concernent pour 39% le secteur public, un peu moins de 12% la Banque et l’Assurance et 7,5% le secteur de la distribution. On peut constater que le secteur public arrive largement en tête, donnant l’exemple pour les autres grandes institutions dont les banques et Assurances. Cette répartition par secteurs d’activités dans les pays développés est différente : Aux USA et en Europe par exemple, le big data est beaucoup utilisé dans les ressources humaines, ce qui n'est pas encore le cas au Maroc.
(1). L'étude sur « La maturité du Big Data au Maroc » a été lancée avec un échantillon de 300 entreprises de tailles différentes, représentant plusieurs secteurs d’activité.