Mardi 10 Novembre 2015

Banques: pourquoi les Majors marocaines risquent de freiner leur expansion en Afrique

Analyse du Marché Boursier Marocain
Les trois grandes banques marocaines (Attijariwafa bank, le Groupe Banque Populaire et BMCE Bank) vivent une véritable success-story en Afrique Subsaharienne. Le secteur bancaire marocain a fait de sa croissance externe sur le continent l’un de ses leviers de développement les plus performants. Il est aujourd’hui présent dans 22 pays à travers 40 succursales, majoritairement en Afrique de l’Ouest et centrale. Les activités africaines représentent près de 20% du bilan des trois majors bancaires. Et tout porte à croire que cette croissance externe (prise de participations, rachats) est amené à se poursuivre. 
Pourtant, un grain de sable est venu enrayer cette belle mécanique : le portail égyptien Zawya, récemment racheté par l’agence Thomson Reuters, assure, en citant un rapport du Fonds monétaire international, que Bank Al-Maghrib (BAM) s’inquiète de l’expansion rapide des banques marocaines en Afrique. 
 
 
Source: FMI
 
 
Une pause est nécessaire
Le rapport en question date d’avril 2015. Il est consultable en anglais sur le site du FMI et s’intitule «l’expansion subsaharienne des banques marocaines : challenges et opportunités». On peut notamment y lire que la Banque centrale a demandé aux trois banques concernées de consolider leur présence dans les pays où elles se trouvent plutôt que de s’implanter dans de nouveaux pays. En d’autres termes, BAM préconiserait une pause dans la politique d’expansion africaine des trois majors. Cette demande de BAM serait liée aux risques inhérents à l’activité bancaire en Afrique (risques de 
contrepartie, risque opérationnels, etc…) qui peuvent s’avérer problématiques pour le secteur bancaire marocain du fait de son caractère transfrontalier. En effet, le fait que dans certains pays subsahariens la réglementation prudentielle ainsi que les institutions de contrôle sont parfois encore embryonnaires, fait peser la menace d’une contagion macro-financière du secteur bancaire marocain en cas de crise. Certes, nous n’en sommes pas encore là, et le FMI, dans ce même rapport, loue la résilience des banques marocaines et la solidité de leur modèle. Mais cette sortie du FMI nous rappelle que l’environnement bancaire africain n’est pas exempt de risques d’ampleur et de magnitude plus ou moins grandes.
 
 
Source: FMI 
 

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