Le Sénat américain a adopté dans la nuit de mardi à mercredi la dernière version du projet de réforme républicain de la fiscalité, et l'a renvoyé à la Chambre des représentants qui doit l'adopter définitivement mercredi.
Le texte, qui prévoit 1.500 milliards de dollars de baisse d'impôts sur dix ans, a été voté par 51 voix contre 48, après que les républicains ont dû annuler trois dispositions du texte tel que voté précédemment par la Chambre des représentants mais non conformes aux règlements en vigueur au Sénat.
La Chambre des représentants avait adopté le projet mardi par 227 voix contre 203 et doit le revoter mercredi.
Le directeur des affaires législatives à la Maison Blanche, Marc Short, a estimé qu'il n'y avait rien d'anormal à ce qu'une réforme de cette ampleur doive repasser par la Chambre des représentants, où le camp républicain dispose d'une très large majorité de 239 voix contre 193.
Cette réforme prévoit d'abaisser l'impôt sur les sociétés de 35 pc à environ 21 pc, et un taux maximal de 37 pc pour les particuliers contre 39,6 pc actuellement.
L'adoption de la réforme fiscale semblait assurée après l'annonce, lundi soir, du ralliement au projet de deux sénateurs républicains indécis.
Une fois revotée par la Chambre et signée par le président Donald Trump, la réforme sera la première victoire législative du locataire de la Maison Blanche.
Il s’agit également d’une précieuse victoire pour la majorité du Grand Old Party qui a peiné depuis l’élection du président Trump à se prévaloir de sa première grande réforme et à faire avancer son agenda malgré le fait qu’elle contrôle à la fois la Chambre des représentants, le Sénat et la Maison blanche.
Le président Trump avait affirmé que la réforme, connue sous le nom de "Tax Cuts and Jobs Act", "restaura l’avantage compétitif" de l’Amérique qui deviendra "l'un des pays les moins imposés au monde", et permettra de rapatrier des milliers de milliards de dollars afin de créer des emplois, et stimuler la croissance.
La réforme a été vivement dénoncée par les démocrates qui estiment qu’elle ne bénéficiera qu’aux plus aisés et qu’elle portera préjudice notamment à l’éducation, la santé, les transports ou encore les infrastructures.
Pour leur part, les républicains insistent que l'investissement par les entreprises et les dépenses de consommation vont grimper, ce qui va accélérer la croissance, doper les recettes fiscales et compenser le manque à gagner pour le Trésor.