Faire preuve de patience avant de commencer à baisser les taux: l'un des vice-présidents de la Fed a rejoint mercredi la cohorte de responsables de la banque centrale américaine favorables à cette approche, faisant toutefois état de sa confiance dans la trajectoire de l'inflation.
"Nous avons besoin de continuer à observer des données favorables avant de pouvoir entamer le processus de réduction du taux des fonds fédéraux", a déclaré le vice-président de la Fed chargé de la régulation bancaire, Michael Barr, lors d'un discours devant les économistes du National Association of Business Economics (NABE) à Washington.
Après avoir fait grimper ses taux depuis mars 2022 pour freiner la demande et ainsi juguler la forte inflation, la Fed prévoit désormais de commencer à les abaisser dans les prochains mois.
Les responsables de la politique monétaire des Etats-Unis, en effet, veulent être certains de la durabilité du ralentissement de l'inflation avant de lancer le mouvement. Plusieurs d'entre eux ont martelé leur volonté de ne pas commencer trop tôt à abaisser les taux - ce qui pourrait provoquer un rebond de l'inflation.
"Nous voulons nous assurer de ne pas réduire prématurément" les taux, a souligné M. Barr, mais, en même temps, "nous ne voulons pas attendre trop longtemps et finir par provoquer des fissures sur le marché du travail".
Il a ainsi fait état de "risques des deux côtés", entre lesquels la Fed va devoir naviguer pour entamer son assouplissement monétaire ni trop tôt, ni trop tard.
"Les données suggèrent que nous sommes actuellement sur la bonne voie. Mais il est très tôt pour dire si nous aboutirons ou non à un atterrissage en douceur", c'est-à-dire à une baisse durable de l'inflation sans faire flamber le chômage ou même provoquer de récession, a-t-il averti.
Le numéro deux de la Fed a ainsi dit soutenir "pleinement" ce que le président de la Fed, Jerome Powell, "a appelé une approche prudente".
L'inflation a ralenti en janvier aux Etats-Unis, à 3,1% sur un an, selon l'indice CPI. Mais cela a déçu les analystes qui la voyaient tomber sous les 3%.
Les chiffres de l'inflation en janvier rappellent, selon Michael Barr, "que le retour à une inflation de 2% pourrait être semé d'embûches, appelant à "agir avec prudence, comme nous l'avons fait".
Il a toutefois souligné que les responsables de la Fed sont "convaincus que nous sommes sur la voie d'une inflation de 2%".
La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, dont les données pour janvier seront publiées le 29 février, et qui était, en décembre, restée stable à 2,6% sur un an.