DAVOS, Suisse (Reuters) - Donald Trump a durci le ton sur le commerce avec l’Europe mercredi au lendemain d’un entretien à Davos avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, menaçant d’imposer des droits de douane de 25% sur les automobiles importées de l’UE en cas d’absence d’accord de part et d’autre de l’Atlantique.
Ce n’est pas la première fois que le président américain brandit cette menace, espérant en retour des concessions de la part de ses interlocuteurs.
Interrogé sur la date à laquelle pourraient se mettre en place de telles taxes, il a répondu qu’aucun calendrier n’avait été fixé avant d’ajouter: “J’ai une date en tête et c’est une date plutôt rapprochée.”
Le président américain s’est cependant dit convaincu de pouvoir parvenir à un accord commercial UE-USA avant l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, tout en ne cachant pas la difficulté des tractations qui sont selon lui plus difficiles qu’avec la Chine sur bien des aspects.
Les Etats-Unis ont signé le 15 janvier un accord commercial de “phase 1” avec la Chine qui, même s’il a apporté du soulagement sur les marchés financiers, laisse en chantier de nombreuses questions, structurelles notamment.
Européens et Américains s’efforcent de conclure un accord visant à supprimer leurs barrières aux importations, mais les discussions bloquent sur la question des produits agricoles que Washington veut inclure dans les discussions.
“J’ai rencontré la nouvelle cheffe de la Commission européenne, qui est formidable. Et j’ai eu une super discussion. Mais j’ai dit: ‘écoutez, si nous n’obtenons pas quelque chose, je vais être obligé de prendre des mesures et ces mesures seront des taxes très élevées sur leurs voitures et d’autres choses qui entrent dans notre pays’,” a dit Trump dans une interview à CNBC.
Les Européens, a poursuivi le président américain, ont intérêt à conclure un accord. “Ils n’ont pas d’autre choix”, a tonné le président des Etats-Unis.
“Au bout du compte, ce sera très facile parce que s’il n’y a pas d’accord, nous devrons taxer leurs voitures à 25%”, a encore averti Trump dans une autre interview à Fox Business News.
L’administration américaine menace déjà la France de représailles en raison de la taxe instaurée en juillet dernier par le gouvernement français sur les entreprises numériques. Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a annoncé le mois dernier que des produits dont le champagne et les fromages pourraient être soumis à des surtaxes pouvant atteindre 100%.
Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, devait s’entretenir mercredi à Davos avec le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Il espère parvenir à un compromis sur cette “taxe Gafa”, Paris ayant proposé de suspendre pour 2020 le paiement des acomptes sur cet impôt le temps qu’un accord plus global soit trouvé à l’OCDE.