PARIS (Reuters) - Total, dont les résultats trimestriels ont été pénalisés par le recul des cours du Brent et du gaz, a confirmé vendredi sa politique de retour aux actionnaires.
Avec un prix moyen du Brent de 63 dollars le baril, en baisse de 6% par rapport à l’an dernier, et un prix de gaz en retrait de 11% en Europe et de 30% en Asie, le bénéfice net ajusté a reculé à 2,759 milliards de dollars (contre 2,884 milliards il y a un an), un chiffre légèrement inférieur au consensus de 2,773 milliards réalisé par Infront Data pour Reuters.
La deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière (derrière Royal Dutch Shell) voit ainsi son bénéfice trimestriel reculer pour la première fois depuis plus de deux ans malgré une production d’hydrocarbures record sur la période.
Cette dernière a progressé de 9% à 2,946 millions de barils équivalent pétrole par jour (consensus de 2,948 millions).
Vers 10h00, le titre Total cède 0,3% à 49,76 euros, alors que l’indice des valeurs pétrolières européennes recule de 0,7 et que le CAC 40 avance de 0,11%.
Le groupe souligne dans un communiqué que sa rentabilité des capitaux propres s’est maintenue à 12% malgré le recul de 4% du bénéfice.
“Le bénéfice net ajusté est conforme aux attentes tandis que la production est de 2% supérieure à nos estimations”, notent t les analystes de Jefferies.
Total précise que la hausse du coût net de sa dette, qui s’explique par une augmentation des taux d’intérêt en dollars américains, a également pesé sur son résultat.
UN ENVIRONNEMENT QUI RESTE VOLATIL
Sur l’ensemble de l’année, Total voit la croissance de la production “dépasser les 9% (...) grâce à la montée en puissance de projets démarrés en 2018 et aux démarrages cette année de Kaombo Sul en Angola, Iara 1 au Brésil, Culzean au Royaume-Uni et Johan Sverdrup en Norvège”.
Le groupe entend aussi tirer parti d’un environnement de coûts bas pour lancer d’autres projets, dont Mero 2 au Brésil, Tilenga & Kingfisher en Ouganda et Arctic LNG 2 en Russie.
Depuis le début du deuxième trimestre 2019, le Brent évolue autour de 70 dollars le baril en raison du respect des quotas de l’OPEP, d’une réduction de la production du Venezuela et des incertitudes en Libye.
“L’environnement reste néanmoins volatil avec une incertitude sur l’évolution de l’offre mondiale non-OPEP ainsi que sur la demande compte tenu des incertitudes sur la croissance économique mondiale”, indique Total
“Dans ce contexte, le groupe poursuit la mise en oeuvre de sa politique de retour aux actionnaires”, ajoute-t-il, précisant avoir augmenté son premier acompte sur dividende de 3,1% à 0,66 euro par action et avoir racheté pour 350 millions d’euros de ses propres actions au premier trimestre.
Il réaffirme son intention d’augmenter le dividende de 3,1% en 2019, en ligne avec son objectif de hausse de 10% sur 2018-2020, et de racheter 1,5 milliard de dollars d’actions cette année, dans un environnement à 60 dollars le baril, conformément à son programme de 5 milliards prévu.