La Banque nationale suisse a surpris les marchés jeudi en relevant de 50 points de base son principal taux directeur, à -0,25%.
Souhaitant éviter une accélération de l'inflation au-delà de la plage assimilée à la stabilité des prix, l'institut d'émission suisse n'exclut pas dans son examen périodique de politique monétaire de procéder dans un avenir proche à de nouvelles hausses.
Le changement prendra effet dès ce vendredi, 17 juin. Le taux directeur de la BNS s'établissait à -0,75% depuis janvier 2015 et l'abandon à la surprise générale du taux plancher.
La décision repose sur la constatation que l'inflation s'étend désormais à des biens et des services non directement touchés par la guerre en Ukraine ou les séquelles de la pandémie, explique le président de la direction général de la BNS, Thomas Jordan, selon le script de son discours.
Le banquier central en chef souligne que des effets secondaires risquent de se manifester en cas de persistance d'une inflation supérieure aux 2% fixés comme plafond pour la stabilité des prix.
L'inflation en Suisse est nettement moins forte que dans la zone euro ou aux Etats-Unis grâce à la force du franc suisse qui jusqu'à présent a permis d'atténuer le renchérissement des produits importés.
Mais depuis février, elle dépasse l'objectif de la BNS qui fixe le seuil de stabilité des prix entre 0% et 2% et a accéléré mois après mois. En mai, elle a grimpé à 2,9%.
Sans le relèvement de taux décidé aujourd'hui, la prévision d'inflation serait nettement plus élevée", a prévenu la BNS qui a évoqué "une pression inflationniste accrue".
La banque centrale suisse estime qu'"une perturbation de l'approvisionnement énergétique en Europe pourrait affecter sensiblement l'économie de notre pays".
Ce resserrement de taux, qui s'appliquera aussi aux avoirs que doivent lui confier les banques et institutions financières, s'appliquera à compter du 17 juin.