Londres, 10 mai 2018 (AFP) - La banque britannique RBS a annoncé jeudi qu'elle allait payer une amende de 4,9 milliards de dollars pour régler un litige avec les autorités américaines en lien avec la crise des "subprime", en vertu d'un accord avec le département de la Justice.
"La banque RBS annonce avoir trouvé un accord de principe avec le département américain de la Justice pour conclure son enquête sur l'émission par RBS de titres financiers adossés à des prêts hypothécaires entre 2005 et 2007", a-t-elle expliqué dans un communiqué. Elle a ajouté que le principe du montant agréé était de 4,9 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros).
RBS avait grossi démesurément dans les années précédant la crise, avant de devoir être sauvée de la faillite par l'État britannique et de réduire considérablement la voilure depuis le début de la décennie 2010, recentrant son activité sur la banque de détail et pour les entreprises au Royaume-Uni.
"Retirer une incertitude de cette taille va rendre la voie plus claire pour les investisseurs" potentiellement intéressés par RBS, a estimé le directeur général de RBS, Ross McEwan.
La banque est encore détenue à 71% par l'État britannique qui voudrait se désengager. La vente d'une partie de sa participation devrait être rendue plus facile par l'annonce de jeudi.
Sans confirmer le montant, le bureau du procureur général de l'État du Massachusetts, qui mène les négociations, a indiqué pour sa part dans un tweet avoir "conclu un accord sur le principe" avec RBS.
Les démêlés de RBS avec le Département américain de la Justice (DoJ), qui reproche à la banque ses agissements dans la crise des "subprime", constituent les dernières poursuites en cours à son encontre aux États-Unis dans cette affaire.
RBS avait déjà mis de côté un peu plus de 3 milliards de livres pour faire face au risque d'une énorme amende à ce sujet.
RBS a déjà été lourdement pénalisé aux États-Unis pour ses pratiques avant la crise, l'établissement ayant notamment dû payer en 2017 une amende de 5,5 milliards de dollars à la FHFA (Federal Housing Finance Agency) et en 2016 une pénalité de 1,1 milliard à la National Credit Union Administration (NCUA).
Plus récemment, elle a accepté de verser 500 millions de dollars aux autorités judiciaires new-yorkaises.
Il est généralement reproché à la banque, comme à d'autres grands établissements financiers, d'avoir vendu à des investisseurs et à d'autres établissements financiers de petite et moyenne tailles des produits financiers complexes adossés à des prêts immobiliers risqués, accordés en masse à des ménages à la situation financière fragile dans les années 2000.
Les défauts de paiement des ménages ayant contracté ces emprunts ont conduit à une cascade de charges et provisions dans le secteur financier mondial et, in fine, à la crise de 2008.