Les obligations de l'Italie à 10 ans, le taux de référence, évoluaient mardi autour de 0,50%, leur plus bas niveau historique. Le dernier plus bas date de la mi-décembre, à 0,518%.
Les investisseurs se montrent plus qu'enthousiastes à l'idée de voir arriver en Italie un gouvernement dirigé par M. Draghi, l'homme qui est crédité d'avoir sauvé la zone euro en 2012 en pleine crise de la dette.
La Bourse de Milan avait ainsi franchi la barre des 3% de hausse le 3 février au moment où le président de la République Sergio Mattarella accueillait M. Draghi pour le charger de former un gouvernement afin de sortir le pays de sa crise politique et économique.
"Super Mario à la rescousse. Nous savons qu'il fera +tout ce qu'il faut+ pour sortir l'Italie de sa pire crise économique et sanitaire depuis la guerre", avait alors commenté Neil Wilson de Markets.com.
L'analyste faisait ainsi allusion aux mots magiques prononcés M. Draghi lors d'un discours à Londres à l'été 2012. Il se disait "prêt à tout" - "whatever it takes" en anglais - pour soutenir la zone euro.
Le spread, le très surveillé écart entre le taux de la dette italienne et le taux allemand de référence à dix ans, est passé en-dessous de la barre des 100 points vendredi pour la première fois depuis 2015.
Il évoluait mardi à 96 points de base, contre 105,61 points le 3 février, jour où "Super Mario" a été chargé de former un gouvernement. Lundi, il était encore plus bas, à 93,74 points.
Autre facteur expliquant cette baisse spectaculaire, l'Italie profite comme ses voisins de l'artillerie lourde sortie en 2020 par la Banque centrale européenne pour lutter contre les ravages de la pandémie de coronavirus. La BCE rachète massivement de la dette, ce qui a tranquillisé les marchés financiers.
L'intérêt des investisseurs pour la dette italienne à dix ans est d'autant plus grand que son rendement reste encore positif, alors que les obligations de l'Allemagne ou de la France évoluent en territoire négatif.
Mario Draghi a entamé lundi une dernière série de consultations en vue de former un gouvernement. D'ici la fin de la semaine, il doit trouver une majorité au Parlement avant de prêter serment en tant que Premier ministre.
En l'état actuel, le banquier italien pourrait bénéficier d'un très large soutien parlementaire allant de la gauche à l'extrême droite.
Avec AFP.