La Banque mondiale a approuvé 100 millions de dollars pour le Programme de création de dispositifs de sécurité productifs en Ethiopie qui met l'accent sur des mesures pratiques à long terme qui aident à prévenir la famine dans ce pays, rapporte l'Agence de presse éthiopienne (ENA).
Le Programme de filet de sécurité productif (Productive Safety Net Programme, PSNP), mis en place en 2005 en Éthiopie, a pour objectif d’assurer la sécurité alimentaire totale de millions de personnes toujours dépendantes de l’aide alimentaire, d’apporter un soutien aux plus vulnérables pour empêcher l’épuisement du cheptel et de créer des avoirs de production à l’échelle locale.
Le PSNP fournit des transferts réguliers d'argent ou de nourriture à 8 millions de personnes, dont 4 millions dans les zones touchées par la sécheresse, selon la même source, soulignant que pendant les périodes de sécheresse, le programme dispose d'un fonds de réserve qui lui permet de servir les nouveaux bénéficiaires ainsi que d'augmenter de cinq à sept mois la durée pendant laquelle ils recevront des prestations.
Toutefois, le PSNP manque de fonds pendant les sécheresses aussi sévères que celle que connait actuellement le pays, alors que le gouvernement éthiopien a lancé un appel humanitaire, jusqu'à fin juin pour venir en aide à 7,7 millions de personnes.
Environ 742 millions de dollars sont nécessaires pour l'aide alimentaire et non alimentaire d'urgence, y compris plus de 432 000 tonnes métriques de céréales, estime-t-on. En réponse, la Banque mondiale vient ainsi d’approuver 100 millions de dollars au PSNP, en plus des 100 millions de dollars qu'elle avait alloué l'année dernière audit programme.
En Ethiopie, particulièrement vulnérable aux fortes sécheresses, le PSNP prétend jeter une passerelle entre les secours d’urgence et l’aide au développement à long terme et favoriser la résilience de la population.
A l’origine, le programme existait dans quatre régions : Tigré, Amhara, Oromia, et la Région des nations, nationalités et peuples du Sud. Il a ensuite été étendu aux régions plus reculées d’Afar (en 2006) et du Somali, selon la Banque mondiale, l’un de ses principaux bailleurs de fonds.
Le gouvernement éthiopien consacre 1,1 pc de son PIB au PSNP et au Programme de construction d’actifs pour les ménages (Household Asset Building Program, HABP), un dispositif complémentaire. Ces deux programmes sont en grande partie financés par les bailleurs de fonds, qui sont notamment la Banque mondiale, l’Association internationale de développement (International Development Association, IDA), l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l’Agence danoise pour le développement international (DANIDA), le ministère britannique du Développement international (DFID), la Commission européenne, l’Agence suédoise d’aide au développement international (SIDA, en anglais), les gouvernements du Canada, de l’Irlande et des Pays-Bas, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Depuis des décennies, à cause de la sécheresse et de l’incapacité à produire suffisamment de nourriture, des millions d’éthiopiens ont sombré dans la faim. Selon la Banque mondiale, l’agriculture représente 45 pour cent du PIB éthiopien et est une source de revenus pour 80 à 85 pc de la population du pays.
Toute variation dans les précipitations ou dans les cours mondiaux (du café) a un effet sur les revenus de 30 à 40 millions de personnes et peut être synonyme de faim pour 10 à 15 millions de personnes, estime-t-on.