La Commission européenne a regretté fortement les restrictions américaines à l'importation d'acier et d'aluminium touchant l'Union européenne, assurant que l'UE réagira «fermement» pour défendre ses intérêts.
«L'UE réagira fermement et de manière proportionnée pour défendre ses intérêts. Dans les prochains jours, la Commission présentera une proposition de contre-mesures compatibles avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les États-Unis afin de rééquilibrer la situation», a affirmé le président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué.
La Commission européenne y prend note de l'annonce jeudi, par le président américain Donald Trump, d'une surtaxe à l'importation sur les exportations européennes d'acier et d'aluminium vers les États-Unis.
«Nous regrettons fortement cette décision, qui constitue une intervention flagrante visant à protéger l'industrie nationale des États-Unis et n'est fondée sur aucune justification liée à la sécurité nationale», a souligné Juncker.
Convaincu que «le protectionnisme ne saurait être la réponse à notre problème commun dans le secteur sidérurgique», le président de la Commission européenne retient qu’«au lieu d'apporter une solution, cette démarche ne peut qu'aggraver la situation».
«Depuis des décennies, l'UE est un proche allié des États-Unis en matière de sécurité. Nous ne resterons pas les bras croisés alors que notre industrie est frappée par des mesures injustes qui compromettent des milliers d'emplois européens. J'ai dit que l'UE réagirait de manière adéquate et c'est ce que nous ferons», a-t-il insisté.
Pour la commissaire européenne en charge du Commerce, Cecilia Malmström, les mesures que viennent d’adopter les États-Unis «auront des répercussions négatives sur les relations transatlantiques et sur les marchés mondiaux».
Elles devraient engendrer notamment une augmentation des coûts ainsi qu’une restriction du choix pour les consommateurs américains d'acier et d'aluminium, notamment pour les industries qui importent ces produits, a mis en garde la responsable européenne.
L'UE demandera le lancement de consultations dans les plus brefs délais à Genève en vue du règlement des différends avec les États-Unis, a-t-elle fait savoir, assurant que la Commission européenne suivra l'évolution des marchés et proposera si nécessaire des mesures de sauvegarde compatibles avec les règles de l'OMC afin de préserver la stabilité du marché de l'Union.
«La cause profonde des problèmes dans ces deux secteurs tient à la surcapacité à l'échelle mondiale engendrée par une production non fondée sur le marché.
On ne trouvera de solutions qu'en s'attaquant à la source des problèmes et en collaborant avec les principaux pays concernés. Cette action individualiste des États-Unis ne sera d'aucun secours», a-t-elle conclu.