Quatre grandes banques aux Etats Unis ont encaissé une perte de 52 milliards de dollars en Bourse jeudi, gravement affectées par les difficultés que traverse SVB Financial, un établissement proche des milieux de la tech.
Cette compagnie a plongé de 60% à Wall Street alors que JPMorgan Chase perdait 5,4%, Bank of america 6,20%, Citigroup 4,10% et Wells Fargo 6,18%.
SVB avait annoncé mercredi qu'il allait tenter de lever 2,25 milliards d'argent frais et avait vendu 21 milliards de dollars de titres financiers, perdant au passage 1,8 milliard de dollars.
Selon des experts, SVB fait principalement affaire avec les secteurs du capital-risque et de capital-investissement. Or ces derniers, avec la hausse des taux d'intérêt, "traversent une passe difficile" et ont besoin de retirer de l'argent. Pour faire face à ces retraits, SVB a besoin, rapidement, de liquidités.
L'agence de notation S&P Global Ratings a abaissé d'un cran la note qu'elle accorde à la dette de l'entreprise, estimant que SVB allait sans doute devoir faire face à encore plus de retraits.
Pour les spécialistes, le problème de SVB est lié "au manque de diversification des financements" avec la plupart des dépôts venant du capital-risque.
SVB a fait part de ses problèmes le soir où Silvergate Bank, un établissement réputé proche du milieu des cryptomonnaies, a annoncé sa liquidation au vu des récentes turbulences du secteur des devises numériques, remarque Alexander Yokum, un expert cité par des médias.
"Du coup tout le monde se pose soudainement des questions sur la situation des autres banques et se demande à quoi ressemble leur portefeuille de titres financiers" car avec la hausse des taux d'intérêt, la valeur des obligations descend, explique-t-il.
L'agence américaine chargée de garantir les dépôts bancaires (FDIC) a récemment estimé que si les banques régulées devaient vendre soudainement tous leurs portefeuilles de titres financiers, cela générerait 600 milliards de dollars de pertes.
Les banques en général attendent simplement que les obligations arrivent à maturité, ne perdant pas d'argent au passage.
Mais l'hypothèse que des banques soient soudainement obligées de vendre des titres pour se renflouer et d'encaisser des pertes importantes, "inquiète", avance Yokum.
"Cela ne va probablement pas se passer", dit-il. Mais cela rappelle aussi aux investisseurs que certains clients des banques traditionnelles commencent à retirer l'argent disponible sur leur compte courant pour des produits financiers proposant, avec la hausse des taux, des rendements plus élevés, ajoute-t-il.